CONFERENCES DIAGNOSTIC RISQUES-GESTION DES RISQUES. UNIVERSITE DE TOULOUSE. M2 Parcours Droit et Gestion des Entreprises de la Toulouse School of Management et de l’Ecole de droit de Toulouse.
Le risque, la gestion des risques et plus spécifiquement l’émergence, l’identification et le(s) rôle(s) de la Fonction Risk Manager sont mon thème de recherche au sein du Laboratoire de Gestion et des Transitions Organisationnelles et une des matières que j’enseigne à l’Université de Toulouse.
🙏 Merci à mes collègues de m’avoir permis d’intervenir cette année encore sur les sujets du risque et de la gestion des risques auprès des étudiants en M2 Parcours Droit et Gestion des Entreprises de la Toulouse School of Management et de l’Ecole de droit de Toulouse. J’ai passé six heures très agréables avec eux.
J’espère que cette sensibilisation :
👍 les a intéressés
📚 leur a apporté du contenu
🏃♂️ leur a ouvert de nouvelles perspectives. Les complémentarités droit et gestion des risques sont en effet nombreuses et les doubles profils pertinents.
Double Master Droit et Gestion des entreprises Droit des affaires – TSM-École de droit de Toulouse
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Archives pour la catégorie GESTION DES RISQUES
LA PANNE D’ELECTRICITE EN ESPAGNE (2) : UNE NOUVELLE LECTURE POUR EN SAVOIR DAVANTAGE
Le dernier contenu de mon blog portait sur la panne d’électricité en Espagne intervenue le 28 avril 2025 ; il a été l’occasion de revenir sur :
- Ce qu’est un Risque Potentiel
- La nécessité d’avoir dans toutes les organisations une démarche de gestion des risques de type ERM et une Fonction Risk Manager légitime.
Pour approfondir votre analyse de cet évènement, je vous invite aujourd’hui à lire :
- Le post d’A. Fournier, expert en simulation de crise et gestion de crise, publié sur LinkedIn au sujet du black-out en Espagne et au Portugal
- Le numéro spécial de la revue Crise & Résilience qui lui est consacré ; à lire en suivant le lien vers LI.
Post LinkedIn
« Le 28 avril 2025, un black-out massif a plongé l’Espagne et le Portugal dans l’obscurité, affectant près de 60 millions de personnes.
⚡ Black-out : une menace invisible, mais bien réelle ! ⚡
Imaginez : plus d’électricité, plus d’internet, plus de communication.
Un black-out électrique ou informatique peut paralyser en un instant les entreprises, les services publics et nos vies quotidiennes.
Pourquoi cette menace est-elle plus actuelle que jamais ?
Hyperdépendance aux technologies : tout repose sur des infrastructures interconnectées.
Cyberattaques ciblées : les réseaux électriques et informatiques sont des cibles stratégiques.
Effet domino dévastateur : transport, santé, communication, économie… tout est impacté.
Ce dossier vous donne les clés pour vous préparer à un scénario catastrophe :
✅ Comprendre les causes et les impacts d’un black-out.
✅ Identifier les secteurs les plus vulnérables.
✅ Adopter des stratégies de résilience et de continuité.
Se préparer à un black-out n’est plus une option, mais une nécessité.
Découvrez les mesures essentielles à mettre en place dès maintenant.
📢 Votre entreprise est-elle prête à affronter une panne généralisée ?
Partageons nos réflexions en commentaire ! 👇
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Nouvelle lecture
Numéro spécial de la Revue Crise & Résilience

L’AFFAIRE DES EAUX CONTAMINEES DE NESTLE ANALYSEE SOUS L’ANGLE DE LA GESTION DES RISQUES : UN CAS D’ECOLE
L’affaire des eaux contaminées de Nestlé devient un cas d’école qui me permet d’illustrer quelques éléments importants dans mes cours sur le risque et la gestion des risques. À partir des conclusions du rapport de l’enquête sénatoriale présentés dans un article des Echos que vous pourrez lire ci-dessous et de deux articles parus dans ce même quotidien, je vous propose de revenir et d’actualiser des éléments que j’ai déjà évoqués sur mon blog :
✨ Le risque éthique
🙈 La défaillance de l’Etat français comme amplificateur des risques
🚩 L’impact de ce risque pour Nestlé.
🏅 Les plans d’actions possibles pour Nestlé et pour l’Etat français.
Le risque éthique
L’éthique est la mise en pratique quotidienne des valeurs de l’entreprise et plus largement le respect des valeurs humaines et sociétales. Elle se décline en deux dimensions : d’une part le développement durable – le risque éthique est alors proche du risque environnemental -, d’autre part la gouvernance – il s’agit alors du respect des engagements de transparence, de prise en compte des parties prenantes et d’ouverture aux besoins de l’environnement global (concurrentiel, réglementaire, sociétal…) dans lequel opère l’organisation -. J’ai déjà utilisé cette appellation concernant Lubrizol, Nike ou encore Lafarge. Je l’ai également utilisé pour qualifier l’affaire des eaux contaminées dans une tribune publiée dans Le Monde le 14 octobre 2024.
La contribution au déficit de la nappe phréatique de la commune de Vittel (Vosges), qui se retrouve à importer de l’eau potable des centres voisins, relève du risque éthique dans sa première dimension : elle porte atteinte à l’environnement.
Le non-respect de la réglementation européenne interdisant la désinfection des eaux minérales, l’aveu de traitements tels que les ultraviolets et les filtres au charbon actif, la mise en doute de la qualité sanitaire des sources Vittel, Contrex, Hépar et Perrier (bactéries, matières fécales, pesticides…) par l’Agence nationale de sécurité sanitaire et l’Agence régionale de santé Occitanie relèvent de sa dimension gouvernance.
Le rapport de l’enquête sénatoriale paru le 19 mai 2025 est sans appel et confirme l’appellation de risque éthique dans sa deuxième dimension : la falsification et la dissimulation sont avérées. Il permet d’aller plus loin. Alors que je disais lors d’une interview en octobre 2024 que « l’accumulation d’affaires concernant Nestlé n’avait rien à voir avec une quelconque malchance mais qu’il y avait forcément quelque chose qui n’était pas en place, soit qui entravait la remontée d’informations, soit qui n’en tenait pas compte », le rapport conclue que la falsification et la dissimulation étaient connues de la gouvernance. Les Echos écrivent qu’il s’agissait d’une « stratégie délibérée ».
La défaillance de l’Etat français
La défaillance de l’Etat dans son rôle d’amplificateur de risques est également confirmée. Le rapport de l’enquête sénatoriale conclue à la complicité de l’Etat au plus haut niveau.
Quel est l’impact de ce risque pour Nestlé ?
Dans la tribune publiée dans le Monde le 14 octobre 2024, je concluais à un coût économique fort, à un coût en termes de réputation fort mais à un coût juridique modéré. L’impact de l’affaire des eaux contaminées peut-il passer de fort/fort/modéré à très fort/très fort/modéré et ainsi accroître la criticité du risque éthique pour Nestlé ?
Le Préfet du Gard doit se prononcer d’ici le 7 août sur le renouvellement de l’autorisation de Perrier.
Pour D. Barroux (Les Echos, 13 mai 2025), cela condamnerait Nestlé Waters à mort.
Pour d’autres, cela n’aurait qu’un impact circonscrit sur le coût économique et le coût en termes de réputation.B. Basini (Les Echos, 8 mai 2025) relaie les propos d’un ancien salarié du groupe : « « On a coutume de dire que la France c’est moins de 4 % du chiffre d’affaires mondial et 100 % d’emmerdements… Mais l’erreur, c’est de croire que ces affaires sont graves financièrement pour le groupe. » » Dans ce même article, elle écrit également :« Certes, la présence de nouvelles contaminations dans les bouteilles Perrier de l’usine de Vergèze (Gard), risque de provoquer le retrait du label « eau minérale naturelle » de la marque. Certes, la scène de l’audition des dirigeants restera difficile à effacer. Mais, pour un groupe qui met sur le marché plus de 1 milliard de produits par jour, le scandale des eaux françaises reste un dommage circonscrit… Rencontré mi-mars lors d’un de ses passages à Paris, Laurent Freixe en faisait lui-même le constat : « Dans beaucoup de pays du monde, nous sommes la référence absolue, la confiance est là. Dans les eaux en bouteille, notre capacité à produire ne suit pas la demande. » Elle poursuit en nous donnant une piste vers le plan d’action envisagé par le groupe : « Devenue moins porteuse, l’activité eaux, qui ne représente plus que 3,5 % du chiffre d’affaires global, a été filialisée le 1er janvier dernier. De quoi faciliter sa sortie du portefeuille des actifs stratégiques. Même si, devant la commission d’enquête sénatoriale, le dirigeant a juré qu’il voulait conserver le « patrimoine unique » que représente Perrier, sa marque la plus emblématique, ce sera en conduite accompagnée, avec un partenaire. Comme c’est déjà le cas pour les pizzas surgelées Buitoni depuis deux ans. »
Le deuxième amplificateur de risques – médias traditionnels, réseaux sociaux, médias alternatifs – joue son rôle : articles quotidiens dans les journaux économiques relayées sur les réseaux sociaux, ONG et associations de consommateurs mobilisées, humoristes devant un auditoire important (C. Vanhoeneker sur France Inter, W. Dia dans son dernier spectacle par exemple). Mais « la France ne représente que 4% du chiffre d’affaires. »
Au-delà du mea-culpa ou de la mise en conduite accompagnée de Perrier qui sont des actions de défense quels plans d’actions pour Nestlé ?
Pour desserrer l’étau autour de Perrier, Nestlé pourrait commencer par mettre en place les 28 recommandations du rapport d’enquête sénatoriale.
Pour réduire la fréquence des affaires, la nouvelle gouvernance de Nestlé pourrait soutenir une démarche de gestion des risques de type ERM et s’impliquer à mettre en place une Fonction Risk Manager (FRM) légitime pour la piloter. Je développe cette démarche de gestion des risques et le rôle d’une FRM managériale, architecte de la démarche ERM dans tous mes travaux.
Quel plan d’action pour L’Etat ?
L’Etat français pourrait suivre la recommandation de D. Barroux : « Premier exportateur d’eaux minérales, la France qui condamne aujourd’hui Nestlé ne devrait-elle pas se battre à l’échelle européenne pour qu’un cadre précis tenant compte de l’impact du changement climatique sur les nappes phréatiques encadre de façon homogène l’activité des « minéraliers » ?
A lire :
L’article ci-dessous.
L’article de B.Basini « Nestlé : Laurent Freixe, who else ? », Les Echos, 8 mai 2025.
L’article d’A. Vallez « Nestlé, le géant par lequel le scandale arrive », Capital, décembre 2024.
A lire pour en savoir plus sur les risques, la gestion des risques et la Fonction Risk Manager :
L’ouvrage co-écrit avec N. Dufour « Risk Management. Organisation et positionnement de la Fonction Risk Manager. Méthodes et Gestion des risques. » Editions Gereso. 293 pages, 18,99 à 27 euros.
Eaux minérales : l’enquête sénatoriale dénonce « une dissimulation » par l’Etat
Les conclusions de la commission d’enquête sénatoriale sur les eaux en bouteille accablent l’Etat et Nestlé Waters. A la demande du géant suisse, les services de l’Etat auraient modifié un rapport soulignant des contaminations des sources Perrier.
Nouvelles révélations fracassantes dans l’affaire des eaux en bouteille. Plus d’un an après la révélation de traitements illicites en particulier chez Nestlé Waters (Perrier, Hépar, Contrex), la commission d’enquête sénatoriale sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille a rendu ses conclusions ce lundi. Et elles montrent « les liaisons dangereuses Etat-Nestlé » , selon une expression du rapporteur, Alexandre Ouizille (PS, Oise).
L’enquête révèle comment un rapport de l’agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie a été édulcoré à la demande du numéro un mondial des eaux en bouteille. A la suite d’échanges entre le cabinet de la ministre déléguée à la Santé (à l’époque Agnès Firmin Le Bodo), le directeur général de l’ARS et le préfet du Gard, des modifications ont été réalisées « afin de dissimuler la contamination de forages contaminés par des bactéries, mais aussi des herbicides et des métabolites de pesticides, parfois interdits depuis des années », accuse le rapport.
« Une stratégie délibérée »
« Outre le manque de transparence de Nestlé Waters, il faut souligner celui de l’Etat, à la fois vis-à-vis des autorités locales et européennes et vis-à-vis des Français […] Cette dissimulation relève d’une stratégie délibérée, abordée dès la première réunion interministérielle sur les eaux minérales naturelles le 14 octobre 2021. Près de quatre ans après, la transparence n’est toujours pas faite », dénonce ce rapport rendu public lundi après six mois de travaux et plus de 70 auditions.
Nestlé Waters, dont la direction assure avoir découvert fin 2020 sur ses sites Perrier, Hépar et Contrex l’usage de traitements interdits pour de l’eau minérale, avait sollicité à ce sujet mi-2021 le gouvernement, puis jusqu’à l’Elysée. Selon le minéralier, il s’agissait d’« assurer la sécurité sanitaire » des eaux lors d’épisodes de contaminations bactériologiques de forages.
Dix-huit mois plus tard, un plan de transformation de ses sites était approuvé par les pouvoirs publics, remplaçant les traitements interdits (UV, charbon actif) par une microfiltration fine par ailleurs controversée car à même de priver l’eau minérale de ses caractéristiques. Or le droit européen stipule qu’une eau minérale naturelle ne peut faire l’objet d’aucune désinfection ou traitement de nature à modifier ses caractéristiques. « Malgré la fraude aux consommateurs que représente la désinfection de l’eau, les autorités ne donnent pas de suites judiciaires à ces révélations » de 2021, souligne le rapport.
L’Etat au courant au moins depuis 2022
Les sénateurs déplorent ensuite une « inversion de la relation entre l’Etat et les industriels en matière d’édiction de la norme » : « Nestlé Waters adopte une attitude transactionnelle, posant explicitement l’autorisation de la microfiltration à 0,2 micron comme condition à l’arrêt de traitements pourtant illégaux. »
« En définitive, c’est au plus haut niveau de l’Etat que s’est jouée la décision d’autoriser une microfiltration sous le seuil de 0,8 micron », au terme d’une « concertation interministérielle », « dans la continuité des arbitrages pris par le cabinet de la Première ministre, Elisabeth Borne, mais sans que celle-ci ne semble informée », note le rapport.
« De son côté, la présidence de la République, loin d’être une forteresse inexpugnable à l’égard du lobbying de Nestlé, a suivi de près le dossier », ajoute la commission, qui se base sur « des documents recueillis par ses soins » : elle « savait, au moins depuis 2022, que Nestlé trichait depuis des années ». Alexis Kohler, à l’époque secrétaire général de l’Elysée, avait lui aussi reçu les dirigeants de Nestlé.
28 recommandations
Parmi les conséquences de cette gestion du dossier, le rapport note que l’industriel a pu continuer à commercialiser son eau sous l’appellation – lucrative – d’eau minérale naturelle. Aujourd’hui, Perrier attend la décision de renouvellement de son autorisation d’exploiter la source comme « eau minérale naturelle ».
Alors que des hydrogéologues mandatés par l’Etat ont rendu un avis défavorable, la préfecture du Gard doit se prononcer d’ici au 7 août et, en attendant, a donné deux mois au groupe pour retirer son système de microfiltration, estimant qu’il « modifie le microbisme de l’eau produite, en contradiction avec la réglementation ». Nestlé dit disposer de solutions alternatives, qu’il souhaite proposer aux autorités.
Le rapport note que malgré les révélations d’il y a un an, il n’y a pas, à ce jour, « de vérifications exhaustives de l’absence de traitements interdits sur tous les sites de production d’eau conditionnée ». Il préconise ainsi, parmi 28 recommandations, un suivi qualitatif des nappes, « un contrôle effectif du niveau de prélèvement réalisé par les minéraliers », un meilleur étiquetage pour les consommateurs.
Les Echos, avec AFP
Publié le 19 mai 2025
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE-GESTION DES RISQUES-RISK MANAGER
Un parcours dédié et 4 conférences consacrées à l’IA lors des Rencontres Annuelles de l’AMRAE – Association pour le Management des Risques et des Assurances de l’Entreprise -. C’est dire l’actualité du sujet, sa complexité et donc la nécessité pour les Risk Managers de se mobiliser.
Dans un précédent contenu :
- Je vous ai présenté l’IA comme un risque avec une connotation de « danger » et une opportunité pour les organisations, en faisant référence à la lecture du chapitre 1 de notre ouvrage vous éclairera sur ce point. « Risk Management. Organisation et positionnement de la Fonction Risk Manager. Méthodes et Gestion des risques. » Editions Gereso. 293 pages, 18,99 à 27 euros
- Je vous ai proposé d’écouter l’interview de Bénédicte Huot de Luze aux Echos. Elle vous permet de :
✅ Découvrir une traduction du terme même d’IA, moins magique mais plus proche de la réalité. Un Système de Renseignements Augmentés.
✅ D’approcher son apport sur l’activité Assurance de la Fonction Risk Manager. Un terrain privilégié.
✅ D’y voir l’importance de l’humain pour qu’elle soit une opportunité. Approche Socio-cognitive.
✅ D’avoir un cadre clair pour aborder l’IA dans l’activité de gestion des risques.
Aujourd’hui je souhaiterais zoomer via l’article ci-dessous sur la nécessité pour les organisations et donc les Risk Managers de mettre en place une démarche de gestion des risques qui permette :
✅ D’identifier les risques liés au développement de l’IA
✅ De les évaluer et les maîtriser.
Cet article revient sur l’IA comme outil susceptible d’aider les Risk Managers. On retrouve l’idée de l’IA, opportunité.
COMMENT LES RISKS MANAGERS INTÈGRENT L’IA
Les Risk Managers, ces préventeurs chargés d’anticiper et de gérer les risques financiers, opérationnels et de conformité, et d’être les coordinateurs de cette gestion des risques dans leur entreprise, ont nécessairement dû identifier l’IA à la fois comme un nouvel ensemble de risques, mais aussi comme une aide précieuse pour exercer leur fonction. Petit tour d’horizon de leurs préoccupations sur ce sujet.
Quels sont les risques identifiés liés à l’IA ?
Au titre des risques potentiels que l’Intelligence artificielle peut créer, citons notamment (et la liste nous a été soufflée par une IA générative) : Les biais algorithmiques : les algorithmes d’IA peuvent reproduire et amplifier les biais présents dans les données d’entraînement.
L’opacité des décisions : certains modèles d’IA, en particulier ceux basés sur le deep learning, peuvent être difficiles à expliquer, ce qui rend les décisions qu’ils prennent opaques et potentiellement non conformes aux réglementations.
La protection des données : l’utilisation de l’IA implique souvent la collecte et le traitement de grandes quantités de données personnelles, ce qui soulève des préoccupations concernant la confidentialité et la sécurité des données.
La responsabilité : en cas de décision préjudiciable ou d’erreur causée par un système d’IA, il peut être difficile d’attribuer la responsabilité, en particulier lorsque les décisions sont prises de manière autonome par l’algorithme.
On peut également penser (et la liste nous a été soufflée par un spécialiste du risk management) [1] : au risque social associé à la robotisation et l’automatisation des activités,
aux risques psychosociaux liés aux pertes des points de repère des collaborateurs face à la robotisation et taylorisation des activités,
à l’accélération de la cybercriminalité et du cyberterrorisme,
à l’émergence de la fraude associée au développement des algorithmes.
Hicham El Ghazi, Actuaire certifié IA [2], soulève également la question de la fiabilité : « L’arrivée de l’IA a engendré de nouveaux risques, dont la fiabilité des résultats et la perte d’expertise. Cette perte d’expertise pourrait conduire à la diminution de la capacité humaine à raisonner, et ainsi à une dépendance à des outils alors que ces derniers peuvent manquer de fiabilité. »
Finalement, « Le rôle d’avocat du diable, demandé au risk manager pour imaginer les risques, devient indispensable ». [3]
Le rôle du Risk manager a-t-il pour autant évolué ?
L’AMRAE (Association pour le Management des Risques et des Assurances de l’Entreprise) que le Village de la Justice a interrogée sur ce point, tempère cela : « l’IA entraîne une évolution des risques, plutôt que de nouveaux risques. Elle a ainsi accru certains risques, notamment en matière d’éthique, de propriété intellectuelle et de protection des données. »
« C’est toute la cartographie des risques qu’il convient de reprendre à la lumière des possibilités offertes par cette nouvelle technologie. » (AMRAE)
« Elle fait également peser des incertitudes en matière de RH, sur la structure de capital humain : l’IA aura-t-elle plus d’impact sur les juniors, sur les seniors, quels seront les métiers concernés, comment anticiper les besoins, les nécessaires adaptations, les modes de fonctionnement ? »
L’AMRAE note également l’impact de l’IA « sur l’activité commerciale des entreprises (portefeuille clients, portefeuille d’offres, compétitivité, partenariats) ou, bien sûr, sur leur capacité en matière de R&D : amélioration de la productivité, accélération de l’exécution du plan stratégique, innovation etc. pour l’entreprise et ses concurrents… »
Pour l’association, c’est en réalité « toute la cartographie des risques d’une entreprise qu’il convient de reprendre à la lumière des possibilités offertes par cette nouvelle technologie. Passionnant ! »
Comment l’IA peut aider le Risk management ?
On imagine assez intuitivement comment l’IA peut aider le Risk manager dans son office :
« L’IA, en particulier, permettra aux gestionnaires de risques et aux assureurs de collecter et d’analyser les données plus rapidement et plus efficacement » (…) l’IA contribuera à faire passer l’analyse des données à un niveau supérieur. L’IA va vraiment changer l’analyse et la planification des scénarios. La capacité d’analyser des scénarios à faible probabilité et à fort impact est actuellement limitée par l’homme. Mais l’IA peut couvrir davantage de scénarios et en imaginer d’autres auxquels vous n’avez pas pensé. À l’heure actuelle, le risque est très dépendant de l’homme » selon Jim Wetekamp [4].
Des propos que confirme Marie-Noëlle Thomas, Directrice Business Line Risk Management d’Ellisphere, que nous avons interrogée :
« Il y a 20 ans, le risk management était essentiellement centré sur la solvabilité pour s’assurer d’être payé en temps et en heure. Aujourd’hui, le risk manager doit analyser un éventail de risques très large avec une vision à 360 degrés. Il lui faut donc dorénavant des outils capables de balayer l’ensemble de ces risques qui lui permettent de prendre des décisions, rapidement et de façon éclairée.
Pour les aider, nous utilisons l’IA :
pour le traitement de l’information, notamment pour la fiabiliser ;
pour construire des indicateurs. Nous utilisons l’IA via notamment le machine learning pour bâtir différents scorings comme celui sur le risque de défaillance des entreprises. Cela permet de sécuriser une entrée en relation dans un temps court, puis d’assurer dans la durée le développement de relations d’affaires fiables.
Chez nous, une équipe de data science construit ce type de scoring en s’appuyant sur des techs d’IA existantes.
« Aujourd’hui, le risk manager doit analyser un éventail de risques très large avec une vision à 360 degrés. » (Marie-Noëlle Thomas)
Le risk manager doit par ailleurs forcément faire face à l’IA, l’appréhender, pour automatiser certaines tâches et se focaliser sur les dossiers à forte valeur ajoutée, en prenant notamment en considération les enjeux réglementaires qui se durcissent… bref libérer de la « bande passante » pour cela. C’est une grande opportunité !
Parallèlement, l’IA générative va également entraîner de nouveaux types de risques, comme par exemple de nouvelles formes de fraude, qui reposent sur la puissance offerte par l’IA.
Enfin, l’évolution continue des technologies et des règlementations va nécessiter que le risk manager aide les entreprises à s’y préparer, en lien avec les juristes et les compliance officers. »
De là dire que l’IA va accroître la nécessité de renforcer l’intelligence humaine collective… il n’y a qu’un pas !
Propos recueillis par Nathalie Hantz, Rédaction du Village de la Justice
30 avril 2024
Notes de l’article:
[1] Pascal Kerbel, Le risk manager face à l’intelligence artificielle..
[2] Un actuaire est un expert de l’évaluation et de la gestion des risques, qui a des appétences notamment en probabilités et en statistiques mais aussi des qualifications en comptabilité, en finance et en droit. Le métier d’actuaire est présent en particulier au sein des structures d’assurance et de réassurance, mais il peut être présent aussi dans le secteur bancaire à travers la gestion d’actifs et aussi de l’industrie.
[3] Source : Pascal Kerbel, voir supra.
MON ACTUALITE RECHERCHE – ENSEIGNEMENT
Le risque, la gestion des risques et plus spécifiquement l’émergence, l’identification et le(s) rôle(s) de la Fonction Risk Manager sont mon thème de recherche au sein du Laboratoire de Gestion et des Transitions Organisationnelles et une des matières que j’enseigne à l’Université de Toulouse.
🙏 Merci à ma collègue Marie-Anne Verdier de m’avoir permis d’intervenir cette année encore sur les sujets du risque et de la gestion des risques auprès des étudiants en M1 Parcours Management de l’Entreprise en Réseau (MER) et Parcours Management Responsable, Social et Ecologiques (MRSE). J’ai passé vingt heures très agréables avec eux. Une promotion intéressée et participante.
J’espère que ce cours :
👍 les a intéressés
📚 leur a apporté du contenu
🏃♂️ leur a ouvert de nouvelles perspectives de stages, d’alternances, de métiers.
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@masterMER @masterMRSE @LGTO
32EME RENCONTRES ANNUELLES DU RISK MANAGEMENT. UN RAPIDE RETOUR.
J’y étais. Deux journées riches en rencontres. Deux journées stimulantes. Il a été difficile de choisir entre les ateliers.
J’ai pu assister à trois ateliers.
🎯 Un sur les captives dont Brigitte Bouquot était la modératrice : « Captives en France : Stratégie et gouvernance pour sculpter l’opportunité d’entreprendre au service des entreprises »
Un atelier structuré : une contextualisation des captives « à la française », une analyse du rôle de celles-ci dans la société assurantielle et la gouvernance, une trajectoire pour « libérer » le potentiel des captives françaises.
Un atelier « pratique » à plusieurs voix : la Fédération Françaises des Captives d’Entreprises, les témoignages de SAFRAN, L’OREAL et NAVAL GROUP, l’étude de SCOR qui dessine une trajectoire, le Régulateur à travers les propos de deux représentants du Trésor.
👉 Un contenu sera à écrire sur cet atelier passionnant sur mon blog.
🎯 Un 2ème sur la qualité de la donnée dont François Beaume était le modérateur : « Parcours Données – Qualité de la donnée, passage obligé pour une quantification des risques efficace »
Un atelier structuré : une contextualisation – pourquoi est-ce un sujet d’actualité ? -, en quoi la qualité de la donnée est indispensable à une gestion des risques efficace, la recherche d’une donnée structurée, mise à jour, granulaire, la nécessité d’avoir un appétit de la donnée derrière l’appétit au risque.
👉 Mes étudiants de M1 et M2 n’ont pas fini d’en entendre parler.
🎯 Un 3ème sur la CSRD dont Anne-Gaëlle Delattre était la modératrice : « Parcours Durabilité – La CSRD est-elle un risque ou une opportunité pour l’ERM ? »
Un sujet de stabilité juridique non négligeable sur lequel des éléments ont été apportés autour de cinq points :
✔️ L’organisation de la gouvernance, une gouvernance dédiée, pluridisciplinaire, pilotée par le RSE ;
✔️ L’accompagnement nécessaire de l’évaluation à la publication du rapport de durabilité ;
✔️ Le rôle du Risk Manager aux niveaux de l’analyse de la double matérialité et de la co-rédaction du rapport de durabilité ;
✔️ La prise en compte des parties prenantes externes ;
✔️ Les attentes des financeurs et investisseurs.
En conclusion : le rôle clé du Risk Manager dans la publication du rapport / un rapport à la base d’un dialogue unifié et stratégique / une opportunité même si elle est mal engagée.
👉 Un contenu sera à écrire sur cet atelier passionnant traité avec un fil conducteur particulièrement intéressant sur mon blog.
INTERROGER L’IA DEPUIS LA GESTION DES RISQUES
🟥 UN RISQUE / avec une forte connotation de danger / qui correspond peut-être davantage à une évolution du risque (éthique -fraude-, propriété intellectuelle, protection des données, RH…) qu’à un nouveau risque ? / qui doit bénéficier d’une démarche ERM (identification, évaluation, maîtrise, analyse des résultats).
ET
🟥 UNE OPPORTUNITE notamment pour l’activité Assurances de la Fonction Risk Manager de type managérial : des renseignements (données…) à la mesure de ses décisions. / un outil qu’il va falloir apprendre à utiliser pour avoir des renseignements structurés ; sans cette structuration, il n’y aura pas de créativité ; avec cette structuration, l’IA permettra d’être plus intelligent et plus réactif.
La lecture du chapitre 1 de notre ouvrage vous éclairera sur le premier point. « Risk Management. Organisation et positionnement de la Fonction Risk Manager. Méthodes et Gestion des risques. » Editions Gereso. 293 pages, 18,99 à 27 euros.
L’écoute de l’interview de Bénédicte Huot de Luze aux Echos (accessible ci-dessous) vous éclairera sur le second.
Elle vous permettra de :
✅ Découvrir une traduction du terme même d’IA, moins magique mais plus proche de la réalité. Un Système de Renseignements Augmentés.
✅ D’approcher son apport sur l’activité Assurance de la Fonction Risk Manager. Un terrain privilégié.
✅ D’y voir l’importance de l’humain pour qu’elle soit une opportunité. Approche Socio-cognitive.
✅ D’avoir un cadre clair pour aborder l’IA dans l’activité de gestion des risques.
« L’intelligence artificielle est un outil majeur pour le secteur de la l’assurance. Entre innovation, gestion des risques et défis éthiques… Invitée du podcast « De l’autre côté de l’IA », Bénédicte Huot de Luze, ancienne déléguée générale de l’AMRAE, décrypte l’impact de l’IA sur l’assurance.
Dans l’imaginaire collectif, l’intelligence artificielle est souvent perçue comme une magie technologique, une sorte de génie numérique créatif capable de répondre à toutes nos interrogations à partir de rien. Cette vision erronée masque une réalité bien plus terre à terre. « Loin de toute magie, l’IA repose sur la structuration rigoureuse de données et d’algorithmes », souligne Bénédicte Huot de Luze. L’assurance est une branche particulièrement propice au développement et à l’utilisation de l’intelligence artificielle. En effet, les assureurs ont accès à des volumes considérables de données, dû à la mise en place d’un système d’automatisation des données antérieur à l’explosion de l’intelligence artificielle. »
A écouter :
BONNE ANNEE 2025
Je vous souhaite à tous une Bonne Année 2025, avec de nouvelles aventures.
🌟 Habitués et/ou abonnés de plus en plus nombreux du Blog, professionnels de la gestion des risques-enseignants chercheurs-étudiants de mon réseau LinkedIn, merci de lire fidèlement mes contenus.
🌟 Graces community et le Journal du Management juridique et réglementaire d’entreprises, merci de relayer mes contenus.
🌟 Le Monde, merci d’avoir publié mon article sur Nestlé.
MON ACTUALITE RECHERCHE ET ENSEIGNEMENT
Le risque, la gestion des risques et plus spécifiquement l’émergence, l’identification et le(s) rôle(s) de la Fonction Risk Manager sont mon thème de recherche au sein du Laboratoire de Gestion et des Transitions Organisationnelles et une des matières que j’enseigne à l’Université Toulouse III Paul Sabatier.
🙏 Merci à mon collègue Constant Djama de m’avoir permis d’élargir mon auditoire en intervenant cette année encore sur les sujets du risque et de la gestion des risques auprès des étudiants en M2 Parcours Droit et Gestion des Entreprises de la Toulouse School of Management (Université Toulouse I Capitole). J’ai passé six heures très agréables avec eux.
J’espère que cette sensibilisation :
👍 les a intéressés
📚 leur a apporté du contenu
🏃♂️ leur a ouvert de nouvelles perspectives. Les complémentarités droit et gestion des risques sont en effet nombreuses et les doubles profils pertinents.
PAUSE ESTIVALE : pour mieux se retrouver en septembre / parce que le temps des vacances est pour beaucoup d’entre nous un temps de la lecture, d’échanges, de suggestions du type « la belle-sœur d’une amie qui m’a dit qu’elle avait lu… »
📌 Découvrez et/ou partagez une lecture « transversale » qui retrace l’histoire du risque, de la gestion des risques, des premières fonctions risk-manager / qui identifie l’activité, la place dans l’organisation et les compétences des Risk-Manager / qui présente la démarche de gestion des risques, ses outils et ses méthodes :
« Risk Management. Organisation et positionnement de la Fonction Risk Manager. Méthodes et Gestion des risques. » Editions Gereso. 293 pages, 18,99 à 27 euros
https://librairie.gereso.com/livre-entreprise/risk-management-fris2.html
Une lecture conseillée par la presse conseillée par la Presse (Le Monde Informatique, La Tribune de l’Assurance par exemple) :
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22 Juin 2022
Journaliste : Bertrand Lemaire
http://www.lemondeinformatique.fr p. 1/2
« Guide sur la fonction de gestionnaire de risques
Caroline Aubry et Nicolas Dufour viennent de publier chez Gereso « Risk Management – Organisation et positionnement de
la Fonction Risk Manager – Méthodes de gestion des risques ».
L’ ouvrage « Risk Management » vient de paraître chez Gereso.
Les DSI ont tendance à ne voir que les risques de type cyber-menaces, risques qui ne méritent plus tellement leur nom tant leur certitude est aujourd’hui absolue. Or les risques pouvant affecter un SI sont bien plus vastes : risques fournisseurs, risques physiques (incendies, inondations..), etc. La gestion des risques doit donc impérativement faire partie de leur
périmètre, en partenariat avec le spécialiste de leur entreprise, le gestionnaire de risques. Pour comprendre les ressorts de cette gestion des risques, la lecture « Risk Management – Organisation et positionnement de la Fonction Risk Manager – Méthodes de gestion des risques » qui vient de paraître chez Gereso, sous les signatures de Caroline Aubry et Nicolas Dufour, pourra leur être très utile. Cet ouvrage leur permettra en effet à la fois d’apprendre les méthodes de gestion des risques mais aussi de comprendre le travail du gestionnaire de risques et ainsi de savoir comment travailler avec lui.
L’ouvrage débute par les fondamentaux sur la gestion des risques et le travail du gestionnaire de risques. Un chapitre est ensuite consacré aux différentes classes de risques et ce qu’implique cette classification en matière de réponses. La méthode de gestion des risques occupe bien sûr un important chapitre ainsi que la bonne insertion dans les process et l’organigramme du gestionnaire de risques. Pour terminer, un chapitre se consacre aux compétences nécessaires pour bien gérer des risques.
Le texte est clair, sans jargon inutile, et est illustré de tableaux et de schémas autant que nécessaire dans un but pédagogique.
A propos de l’ouvrage Risk Management – Organisation et positionnement de la Fonction Risk Manager – Méthodes de gestion des risques, par Caroline Aubry et Nicolas Dufour (Editions Gereso, 293 pages, 18,99 à 27 euros) »
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