🏆Très heureuse d’avoir partagé avec des agents comptables mes connaissances dans le domaine du RISQUE
🗼 Comment ? Une présentation intitulée « Risque(s), une contextualisation ». Un objectif : apporter des éléments de compréhension / de contextualisation sur la thématique du risque et des risques. Que les agents comptables pourront mobiliser pour mieux appréhender les interventions des deux jours du colloque qui portent, elles, sur des risques ciblés. Risque épidémiologique, risque environnemental, risques psychosociaux, par exemple. Qu’ils pourront mobiliser pour identifier les risques auxquels ils font face : faux ordres de virement…
🗼 En trois points : Qu’est-ce que le risque ? Pourquoi et comment le risque est-il devenu une variable stratégique de la réflexion des organisations ? Comment caractériser le risque ?
🗼 Où ? Eux, à Dijon ; moi, à distance depuis Toulouse
🗼 Quand ? Le 1er juin 2023 ; dans le cadre du Colloque Risques, Responsabilités, Résilience de l’Association des Agents Comptables d’Universités et Etablissements (AACUE)
🗼 Pour qui ? Des agents comptables d’universités et d’établissements concernés par les risques et leur gestion car :
confrontés aux risques dans leur quotidien ;
placés en première ligne face aux nouveaux risques.
Un grand merci à Mr Morales, président de l’AACUE pour cette opportunité. Un grand merci aux agents comptables pour leurs questions.
📸 Une illustration et une analyse des insuffisances de la loi à travers l’exemple de TOTALENERGIES à travers deux articles :
Flash : le juge des référés se prononce sur le devoir de vigilance de TotalEnergies
Devoir de vigilance : des vertus du dialogue aux risques de la co-construction
Je vous proposerai début juin pour nous tourner vers l’avenir et clôturer notre séquence sur la loi française sur le devoir de vigilance
📌 Un point sur le texte de la commission des affaires juridiques du Parlement européen dont le vote en plénière est prévu pour le 1er juin.
Illustration et analyse des insuffisances de la loi : TOTALENERGIES
✅ Comme l’écrit très justement J.Ph Riehl sur LI, le devoir de vigilance impose le dialogue entre l’entreprise et ses parties prenantes. Or la décision du juge des référés du tribunal de Paris, rendue le 28 février dernier, apporte des éclaircissements sur les obligations des entreprises en la matière ; ils sont malheureusement encore insuffisants.
✅ Cette décision montre très justement l’ampleur de la tâche qui attend les juges et tous les acteurs du domaine de la vigilance. Si le législateur a ouvert la voie d’un nouveau domaine de responsabilité pour les entreprises, les incertitudes et lacunes restent très, voire trop, nombreuses. Le juge ne pourra pas toutes les combler.
✅ Aucune décision de fond encore rendue / décrets d’application pas publiés / pas de cadre / un premier jugement en référé qui apporte des lumières, encore insuffisantes sur les obligations des entreprises françaises. Ce constat ramène à notre analyse d’un contenu peu structurant des lois françaises dans le domaine de la gestion des risques qui induit des logiques de sur réaction et de sur référence aux procédures. Dans ses conséquences juridiques, il modifie le régime de responsabilité des dirigeants, sans que la sanction soit clairement établie.
Dans une certaine mesure, elles orientent la Fonction Risk Manager vers un rôle qui est d’assurer la légitimité de l’organisation vis-à-vis de son environnement. La seule certitude qu’ont les organisations est que ce serait bien pire si elles ne le faisaient pas.
L’enjeu pour la Fonction Risk Manager dans les grandes entreprises françaises est de cesser d’être une fonction de contrôle ou de l’être moins pour devenir un outil de management, en lien avec le plan stratégique. De passer d’une légitimité institutionnelle à une légitimité économique.
Lire ou relire sur ce sujet qui m’est cher :
Dans l’ouvrage « RISK MANAGEMENT. ORGANISATION ET POSITIONNEMENT DE LA FONCTION RISK MANAGER. METHODES DE GESTION DES RISQUES. », CH I Définition des notions mobilisées et contextualisation de la Fonction Risk Manager, Amplificateur de risque 1 : le régulateur, législateur, p. 53-65.
Sur Cairn Mon article de recherche sur la Aubry C., « La naissance de la fonction ‘risk manager’ en France », Revue Management et Avenir, n°55, septembre, 2012, p14-35.
✅ A LIRE : le commentaire de la décision de justice de la journaliste Olivia Dufour.
FLASH : Le juge des référés se prononce sur le devoir de vigilance de TotalEnergies
La décision du juge des référés du tribunal de Paris était très attendue : c’est la première fois en effet que la justice se prononce sur le tout nouveau devoir de vigilance des entreprises. La demande des associations contre TotalEnergies est rejetée au terme d’une ordonnance soigneusement motivée qui fournit les premières guidelines des procédures à venir dans cette matière nouvelle.
Le juge des référés du tribunal judiciaire de Paris vient de rendre son jugement en référé dans la première affaire relative à l’application par les entreprises de leur nouveau devoir de vigilance. Il s’agit d’une nouvelle obligation créée par la loi n° 2017-399 du 27 mars 2017. Celle-ci a inséré deux articles dans le Code de commerce (L225-102-4 et L225-102-5) aux termes desquels les entreprises d’une taille importante (plus de 5000/10 000 salariés) doivent établir et mettre en œuvre un plan de vigilance relatif à l’activité de la société et de l’ensemble des filiales ou sociétés qu’elles contrôlent. En d’autres termes, ces entreprises doivent identifier et faire en sorte de prévenir les risques d’atteintes graves que leur activité fait courir aux droits humains, aux libertés fondamentales, à la santé et la sécurité des personnes ainsi qu’à l’environnement. Le plan comprend une cartographie de ces risques, des procédures d’évaluation régulière, des actions d’atténuation, un dispositif d’alerte et un mécanisme de suivi.
Le juge parisien était saisi par plusieurs associations dont les Amis de la terre à l’encontre de TotalEnergies concernant un important projet en Ouganda de 10 milliards de dollars au lac Albert (Projet Tilenga, forage de 426 puits de pétrole dont certains dans un parc naturel) et le projet associé East Africa Crude Oil Projet (Eacop) : un oléoduc de 1443 km traversant la Tanzanie jusqu’au port de Tanga. Les associations dénoncent d’immenses risques environnementaux et climatiques, tandis que TotalEnergies assure qu’il a rempli toutes ses obligations de préservation de la nature et de relogement des populations.
Nous avions rendu compte de l’audience au cours de laquelle le tribunal avait souhaité être éclairé sur le devoir de vigilance par trois universitaires, invités en qualité d’amici curiae, le 27 octobre dernier (lire notre article ici).
L’ordonnance de référé rejette les demandes des associations dans une décision soigneusement argumentée qui éclaire sur le devoir de vigilance mais aussi sur le rôle du juge des référés dans ces toutes nouvelles procédures.
Nous publions ci-dessous le texte intégral de la décision prononcée ce mardi 28 février.
28/03/2023. Par Olivia Dufour. Journaliste
✅ A LIRE : les observations sur les ordonnances du TJ de Paris du 28 février 2023 par Stephanie Smatt Pinelli (Directrice Juridique Contentieux Groupe) & Yann Guilbaud (Directeur Juridique Groupe).
Devoir de vigilance : des vertus du dialogue aux risques de la co-construction
Aux termes de deux ordonnances très attendues rendues le 28 février 2023 (dont la motivation est identique), le Tribunal Judiciaire de Paris statuant en référé s’est prononcé pour la première fois sur l’application de la loi du 27 mars 2017 relative au devoir de vigilance des entreprises multinationales, dans le cadre d’une affaire opposant plusieurs ONG à TotalEnergies.
Pour mémoire, le Tribunal avait été saisi en 2019 par plusieurs ONG françaises et ougandaises à l’encontre de Total Energies concernant la construction de deux projets majeurs en Ouganda (le forage Tilenga) et en Tanzanie (le projet EACOP – East African Crude Oil Pipeline), dont elles allèguent les risques graves d’atteintes à l’environnement, au climat et aux droits humains portant atteinte à la loi relative au devoir de vigilance. Dans le prolongement d’une mise en demeure adressé au Groupe pétrolier, les ONG sollicitaient du Tribunal qu’il enjoigne à Total Energies de se mettre en conformité avec les termes de la loi de 2017 « eu égard tant aux insuffisances de son plan que de sa mise en œuvre effective ainsi que de sa publication » d’une part, et d’autre part, de suspendre la construction des projets litigieux, dans l’attente de l’octroi d’une « juste et préalable » compensation des populations expropriées. Avant de défendre la qualité et l’effectivité de son plan de vigilance et relever les limites des pouvoirs du juge des référés saisi, la société défenderesse soulevait l’irrecevabilité de l’action faute d’intérêt à agir et de qualité à défendre des associations, et des demandes portées à l’encontre de son plan publié en 2018 aujourd’hui dépourvues d’objet du fait de l’édiction de plans postérieurs pour lesquels le préalable de mise en demeure n’avait pas été respecté.
Suivant une motivation dont on peut saluer la rédaction, le Tribunal juge logiquement irrecevables les demandes formées par les ONG au motif principal de l’absence de concordance entre les termes de la mise en demeure adressée en mai 2019 et de l’assignation, outre l’existence de griefs formulés postérieurement n’ayant pas pu faire l’objet d’un dialogue entre l’entreprise et les ONG, ne statuant de ce ne fait pas sur le fond des demandes des ONG dont il juge qu’elles relèvent de la compétence du juge du fond. Néanmoins, ces ordonnances apportent un éclairage sur l’interprétation judiciaire de la notion de RSE et des pouvoirs du juge en matière d’application de la loi relative au devoir de vigilance. Elles apportent par ailleurs des indications sur les contours du devoir de vigilance des entreprises notamment quant au mode opératoire de l’élaboration du plan de vigilance dont le juge estime qu’il doit être « co-construit » entre les parties prenantes de l’entreprise et l’entreprise, interprétation dont on verra qu’elle ouvrira vraisemblablement, si elle devait être confirmée, la voie à de nombreux questionnements et débats sur l’étendue, les modalités et les effets de cette co-construction. Un autre apport important de ces ordonnances consiste dans l’incitation faite par le Tribunal de recourir aux modes alternatifs de résolution des litiges en matière de devoir de vigilance.
Pour introduire sa décision, le Tribunal donne une définition de la RSE en ces termes : « un concept selon lequel les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec les parties prenantes, initialement à partir d’une démarche volontaire progressivement complémentée par un cadre légal et règlementaire visant à mieux encadrer les mesures déployées et à l’évaluation de leur efficacité». On y retrouve le glissement déjà beaucoup commenté entre la démarche volontaire (telle que relevant des premières applications législatives de la RSE telles que la loi NRE puis la loi Pacte) et le devoir dans ce qu’il a de plus contraignant.
Le Tribunal évoque par ailleurs la prolifération des législations nationales, amorcée par la France, pionnière en matière de vigilance, visant à la mise en œuvre des principes des Nations Unies et de l’OCDE sur de respect des droits humains et la coopération et le développement économique. Il en rappelle la portée extraterritoriale, faisant ainsi implicitement référence au projet de directive sur la diligence européenne qui prévoit de la consacrer expressément.
Le Tribunal rappelle ensuite les dispositions des article L 225-102-4 et 5 avant d’en dénoncer – à juste titre – le caractère insuffisamment précis et de rappeler l’impérieuse nécessité que soit publié un décret d’application. Il souligne ainsi notamment le caractère « général» des mesures de vigilance prévues par le texte, l’absence de « nomenclature ou de classification des devoirs de vigilance s’imposant aux entreprises concernées » mais aussi de « modus operandi, de schéma directeur ; d’indicateurs de suivi, d’instruments de mesure devant présider à l’élaboration, à la mise en œuvre et à l’évaluation par l’entreprise des mesures générales de vigilance pesant sur elle (…) » ou encore – faisant référence aux mécanismes de la conformité issus de la loi Sapin II – d’un « organisme de contrôle indépendant, ou moniteur, ou indicateurs de performance (…) pour évaluer ex-ante le plan de vigilance adopté par l’entreprise ou pour vérifier la réalité de l’exécution de ce post ex-post». Sur ce dernier point, le Tribunal semble ici encore faire appel à l’intervention du régulateur, cette fois-ci européen, dont on sait qu’il envisage la création d’une autorité de contrôle à l’instar de l’Office fédéral de l’économie et du contrôle des exportations chargé de l’application de la loi allemande sur le devoir de diligence des entreprises dans les chaines d’approvisionnement (« Lieferkettensorgfaltspflichtengesetz »), entrée en vigueur le 1er janvier 2023.
Le constat du Tribunal de l’imprécision de la loi est partagé. Elle est source d’une grande insécurité juridique pour les entreprises qui ne disposent pas de référentiels précis leur permettant de déterminer avec certitude l’étendue de l’obligation de vigilance qui pèse sur elles et les modalités de sa mise en œuvre. Les ordonnances du 28 février 2023 n’y répondent pas mais ont le mérite de rappeler la nécessité d’une intervention normative, à défaut de quoi le Juge ne pourra pas trancher les litiges qui lui sont soumis, sauf à se substituer – a posteriori – au législateur pour déterminer l’étendue de la responsabilité de l’entreprise, le cas échéant, ce qui n’est pas son rôle.
A la suite de ce constat, le Tribunal porte une attention particulière au mode opératoire de l’élaboration du plan et se livre à ce sujet à une interprétation extensive des intentions du législateur dont il relève qu’il aurait « expressément manifesté son intention de voir ce plan de vigilance élaboré dans le cadre d’une co-construction et d’un dialogue entre parties prenantes de l’entreprise et l’entreprise ». Le Tribunal voit dans cette co-construction et la pluralité des points de vue qu’il implique la garantie d’une « meilleure définition du périmètre de vigilance » d’une part et, d’autre part, celle d’une réduction considérable « des risques de contentieux mettant en cause la pertinence du plan si celui-ci a été défini et validé avec les parties prenantes ». Si ces ambitions sont nobles pour éviter l’activisme judiciaire, et si une coopération est indispensable pour réduire ces risques, la co-construction préconisée par le juge des référés va vraisemblablement poser une série de questions et de difficultés pratiques dans sa mise en œuvre et juridiques dans ses effets, notamment en termes responsabilité respective des parties prenantes et de l’entreprise en cas de désaccord sur les termes du plan. En effet, si celle-ci implique une approbation de tous les intervenants, quel serait alors leur part de responsabilité respective en cas d’échec de l’élaboration du plan ou de lacunes dans son contenu ? Comment, en pratique, gérer le désaccord, celui-ci pouvant intervenir à deux niveaux : entre les différentes parties prenantes entre elles d’une part, ou entre les parties prenantes et l’entreprise de l’autre, et faire converger les points de vue notamment sur ce qui concerne le périmètre de vigilance dont on sait qu’il est précisément le nœud du problème ?
Prenons l’exemple de mesures proposées par une partie prenante jugées « déraisonnables » ou disproportionnées par l’entreprise qui conduirait à une situation de blocage dans l’élaboration du plan, l’entreprise pourrait-elle en être tenue pour responsable ? Le cas échéant, cela reviendrait à considérer que l’entreprise est réduite à agir sous la contrainte, voire que les parties prenantes deviennent in fine les seules rédactrices du plan sans toutefois en assumer la responsabilité.
Au cas présent, et sans préjuger du bienfondé des demandes des ONG, aurait-il appartenu au juge du fond, d’établir dans son jugement la liste desdites mesures sur la base des suggestions des demanderesses (à savoir, parmi d’autres mesures, une réaffectation de la géographie du projet, une modification de l’ensemble des installations des sites concernées, la livraison de nourriture en quantité suffisante aux populations avoisinantes jusqu’18 mois après le versement de la compensation etc.)? A suivre la lettre de la loi, rien n’est moins sûr. En tout état de cause, en serait-il compétent à la fois du point de vue judiciaire et technique ? Ici encore cela est discutable. En tout état de cause, des prérogatives aussi élargies ne paraissent pas souhaitables et doivent être circonscrites à une injonction faite à l’entreprise récalcitrante, le cas échéant, de mettre en œuvre des mesures de vigilance raisonnables, la charge et la responsabilité de les définir, de les déployer et de les assumer lui appartenant en priorité. Si le dialogue est essentiel en la matière et une coopération effectivement souhaitable pour limiter les contentieux, encore faut-il que l’entreprise reste maîtresse de son plan et assume seule les conséquences de ses éventuels manquements.
C’est ici que l’incitation du Tribunal à recourir aux modes alternatifs de règlement des litiges prend tout son sens. En effet, si le juge consacre le mécanisme de la mise en demeure préalable à sa saisine, dont il juge qu’elle a vocation à « instituer une phase obligatoire de dialogue et d’échange amiable au cours de laquelle la société pourra répondre aux critiques formulées à l’encontre de son plan de vigilance et lui apporter les modifications nécessaires », son intention semble s’orienter vers l’instauration du recours à la médiation dès le processus collaboratif d’élaboration du plan, recours que dans le cadre de la procédure objet de cette Tribune les demanderesses ont systématiquement refusé.
9 mars 2023 / Le Monde du Droit / Stephanie Smatt Pinelli (Directrice Juridique Contentieux Groupe) & Yann Guilbaud (Directeur Juridique Groupe)
✅ Un bilan plutôt mitigé de la loi française sur le droit de vigilance en 15 minutes d’écoute.
Je vous proposerai dans quinze jours :
📸 Une illustration des insuffisances de la loi à travers l’exemple de TOTAL (18 mai 2023).
👉 Pour nous tourner vers l’avenir et clôturer notre séquence sur la loi française sur le devoir de vigilance un point sur le texte de la commission des affaires juridiques du Parlement européen dont le vote en plénière est prévu pour le 1er juin.
Un bilan plutôt mitigé de la loi française sur le droit de vigilance en 15 minutes
La loi sur le devoir de vigilance est une illustration parfaite de la notion d’amplification et du mécanisme de coercition. En effet, si le législateur a ouvert la voie d’un nouveau domaine de responsabilité pour les entreprises, les incertitudes et lacunes restent très, voire trop, nombreuses. Elle place les entreprises françaises dans l’incertitude juridique. Le cadre manque.
A écouter le podcast de Charlotte Michon en cliquant sur le titre ci-dessous.
« La loi du 27 mars 2017 sur le devoir de vigilance a créé une nouvelle obligation pour les grandes entreprises françaises de mettre en place une démarche effective pour identifier et gérer les risques d’avoir des impacts négatifs sur les droits humains et l’environnement, ces impacts pouvant être causés par les entreprises elles-mêmes, par leurs filiales contrôlées ou par leurs sous-traitants et fournisseurs avec lesquels il existe une relation commerciale établie.
6 ans après l’adoption de cette loi pionnière en Europe, Charlotte Michon et son invité le député Dominique Potier, rapporteur de cette loi à l’Assemblée Nationale, évoquent son bilan, et les enjeux liés à la future directive européenne sur le devoir de vigilance, qui devrait être adoptée courant 2023. Le monde de la finance et des banques sera-t-il intégré dans le périmètre de la directive ? La responsabilité des entreprises va-t-elle se limiter à la phase « amont » de la fabrication des biens et des services, ou également s’étendre à leur commercialisation et leur destination en aval ? Quelle sera la nature, le statut juridique et les fonctions de l’autorité administrative chargée d’accompagner les entreprises dans le cadre de la mise en œuvre de leur devoir de vigilance ? Tels sont notamment les points qui retiendront l’attention dans les débats à venir. »
Vous, professionnels et étudiants, qui souhaitez découvrir ou approfondir vos connaissances sur le Risk Management et la Fonction Risk Manager. Vous, étudiants, qui commencez vos révisions pour les partiels et qui allez partir en stage : un ouvrage récent (juin 2022) disponible « RISK MANAGEMENT. ORGANISATION ET POSITIONNEMENT DE LA FONCTION RISK MANAGER. METHODES DE GESTION DES RISQUES. »
🏁 Il est disponible depuis le 9 juin 2022 / Sur le site de Gereso Editions, collection Management https://lnkd.in/e_6NhrdS / Sur les sites de la FNAC, AMAZON…
🎯 Il s’agit de : ✅ La 2ème édition de notre ouvrage 📖 « La Fonction Risk Manager. Organisation, Méthodes et Positionnement » / paru chez Gereso Editions / en 2019 / labellisé FNEGE dans la catégorie Manuel en 2020 ✅ Avec un titre plus « large » / La Fonction Risk Manager / La démarche de Gestion des Risques ✅ Avec des ajouts : 👉 Une nouvelle période d’analyse / de 2019 à aujourd’hui 👉 L’intégration des nouveaux enjeux : · la loi sur le devoir de vigilance · le risque éthique et le risque de réputation · le risque cyber, le risque de fraude et leur gestion · le rôle du Risk Manager face à la crise sanitaire du Covid 19 👉 De nouveaux exemples
👓 Pour ceux qui découvrent notre ouvrage, vous y trouverez : ✅ Un panorama complet de votre fonction (activité, place dans l’organisation, compétences), de la démarche de gestion des risques et de ses outils ✅ Des préconisations pour faire évoluer la fonction ✅ Une double approche académique et de terrain, au niveau du contenu, de nos parcours professionnels, des personnalités qui nous ont fait l’honneur de rédiger la préface et la postface.
Pour tous ceux qui pensent encore que la démarche de gestion des risques n’est pas créatrice de valeur, un retour sur « l’affaire » Lafarge.
Voici plusieurs années que je me réfère à « l’affaire » Lafarge sur mon blog et auprès des étudiants de Master pour :
illustrer dans la catégorie Risque Nouveau, le risque éthique dans sa dimension gouvernance / et revenir en même temps sur l’identification en trois temps d’un risque (étape 2 de la démarche de gestion des risques)
O.Roubin écrivait le 21 octobre : « La sanction du Department of Justice (DOJ) contre Lafarge pour ses activités et des flux financiers en Syrie avec des groupes terroristes est tombée : 91M$ d’amende et 687M$ saisis. Sans compter la poursuite de la procédure en France. Lafarge a souligné que le DOJ a reconnu que le groupe avait mis en place des procédures de contrôle appropriées pour désormais détecter, et éviter, toute conduite de cette nature et avait en conséquence estimé qu’il n’était « pas nécessaire » de nommer un contrôleur indépendant. Des grands groupes persistent à penser que la compliance coûte trop cher et qu’il n’est pas opportun d’investir en l’absence de sanction… Voici une nouvelle confirmation que la non-compliance peut coûter encore plus cher, jusqu’à la disparition possible d’une organisation suites aux sanctions et aux poursuites. »
Pour découvrir ou revenir sur la genèse de cette affaire.
Relire sur le blog deux articles très intéressants de septembre 2021 qui illustrent le risque éthique dans sa dimension gouvernance à travers la mise en examen du groupe Lafarge pour « mise en danger de la vie d’autrui » dans le cadre de ses activités en Syrie entre 2011 et 2014, et plus particulièrement des accords financiers passés avec des groupes armés ;
Lire une synthèse très pédagogique présentée en exposé par un groupe d’étudiants du M1 MER / MRSE de l’Université Paul Sabatier – Toulouse 3 ; ci-dessous le PP intitulé « Lafarge dans le bourbier syrien » réalisé à partir d’une revue de presse dont les éléments sont cités en source. Merci à eux d’avoir accepté que je le partage sur le blog.
Il est toujours intéressant de faire chaque année un point sur le classement des risques. Pour être conscient des risques. Pour les gérer quand ils ne le sont pas, c’est-à-dire quand il n’existe pas de Plans d’Actions.
Echantillon d’experts et décideurs / classement en 5 grandes catégories de risques : économiques, environnementaux, géopolitiques, sociétaux, technologiques.
Pour approfondir votre connaissance des risques de ces classements (risques éthiques, opérationnels, de réputation, sanitaire, cyber / stratégiques et économiques, techniques, financiers), voir notre ouvrage à Nicolas Dufour et moi-même :
« Risk Management. Organisation et positionnement de la Fonction Risk Manager. Méthodes de gestion des risques » :
« Les plus grands risques mondiaux de 2023. Plongeons-nous dans les découvertes de cette année.
Profil de risque de 2023
Dans la partie médiane inférieure du graphique se trouvent les risques qui pourraient avoir des impacts graves, tels que des attaques impliquant des armes nucléaires ou biologiques, mais qui ont été mis en évidence par moins d’experts.
Dans le quadrant supérieur droit du graphique se trouvent les risques mentionnés par un certain nombre d’experts et qui pèsent sur la société. Sans surprise, les principaux risques sont liés à des problèmes qui touchent un large éventail de personnes, comme la hausse du coût de la vieetl’inflation. Lorsque les denrées de base comme la nourriture et l’énergie deviennent plus chères, cela peut alimenter les troubles et l’instabilité politique, en particulier dans les pays où le mécontentement couvait déjà. Le WEF souligne que la seule augmentation des prix du carburant a provoqué des protestations dans environ 92 pays.
Un risque qui mérite d’être surveillé est la confrontation géoéconomique, qui comprend les sanctions, les guerres commerciales, le filtrage des investissements et d’autres actions qui ont pour but d’affaiblir les pays qui en bénéficient. Les efforts pour atténuer ce risque se traduisent par certains des thèmes clés que nous voyons pour l’année à venir . Un exemple est la délocalisationd’industries et la « délocalisation d’amis », qui consiste essentiellement à déplacer des opérations vers un pays étranger qui a des relations plus stables avec son pays d’origine.
Dans quelle mesure sommes-nous préparés ?
C’est une chose d’être conscient des risques, mais c’en est une autre d’avoir la capacité d’éviter les événements négatifs lorsqu’ils se concrétisent.
Le tableau ci-dessous montre dans quelle mesure nous sommes globalement préparés à faire face à des types de risques spécifiques qui pourraient survenir au cours des prochaines années.
En haut du tableau se trouvent les risques que les experts estiment que la société est mieux équipée pour gérer avec les plans et les ressources actuels. Vers le bas du graphique se trouvent les risques que les experts considèrent comme une menace, car les mécanismes pour les gérer sont faibles ou inexistants.
Les experts sont généralement plus confiants dans les solutions dans les domaines militaire ou de la santé. Les défis environnementaux et sociétaux laissent les politiques et les décideurs moins confiants.
Une observation révélatrice des données ci-dessus est qu’aucun des risques n’a laissé une majorité d’experts confiants dans notre capacité à empêcher le risque de se produire ou prêts à atténuer son impact. Alors que les années 2020 s’annoncent comme une décennie mouvementée, cela pourrait être une source de préoccupation. »
Les Incidents cyber et l’Interruption d’activité sont les principales préoccupations des entreprises pour la deuxième année consécutive (avec 34 % des réponses dans les deux cas). Cependant, les risques qui enregistrent la plus forte hausse dans le classement de cette année sont les Evolutions macroéconomiques (passant de la 10e place à la 3e place), principalement liées à l’inflation, à la volatilité des marchés financiers et à la menace d’une récession, ainsi que l’impact de la Crise énergétique (faisant son entrée, à la 4e place). Parallèlement, les conséquences économiques et politiques mondiales de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine se font de plus en plus sentir.
Ces questions préoccupantes nécessitent une action immédiate des entreprises. Cela explique la baisse des Catastrophes naturelles (de la 3e à la 6e place) et du Changement climatique (de la 6e à la 7e place)dans le classement mondial. Il en est de même pour la Pandémie (passant de la 4e à la 13e place), les vaccins ayant permis de mettre fin aux confinements et aux restrictions sanitaires. Par ailleurs, les Risques politiques et la violence font leur entrée, à la 10e place, tandis que la Pénurie de main-d’œuvre qualifiée grimpe à la 8e place. Les Evolutions législatives et réglementaires restent un risque important, s’inscrivant à la 5e place. Enfin, les Incendies perdent deux places pour s’établir au 9e rang.
Principaux risques en France
Les Incidents cyber et les Interruptions d’activité restent les préoccupations majeures pour les entreprises en France. Toutefois, il n’est pas surprenant avec la guerre en Ukraine que la Crise énergétique et les Évolutions macro-économiques (ex : inflation, programmes d’austérité) fassent leur entrée dans le top 5 des risques cette année (respectivement en 3e et 4e position). Les entreprises françaises sont également de plus en plus soucieuses de la Pénurie de talents, les plaçant pour la première fois dans le classement des risques (10e). En effet, après les Etats-Unis, les difficultés de recrutement de main d’œuvre qualifiée semblent à présent se profiler en Europe.
…
Joachim Mueller, CEO d’AGCS, a commenté les résultats : « Pour la deuxième année consécutive, le Baromètre des risques d’Allianz montre que les entreprises sont principalement préoccupées par l’augmentation des risques d’incidents cyber et d’interruption d’activité. Dans le même temps, elles considèrent l’inflation, une récession imminente et la crise énergétique comme des menaces immédiates pour leurs activités. En Europe et aux États-Unis notamment, la ‘‘permacrise’’ due aux conséquences de la pandémie et à l’impact économique et politique de la guerre en Ukraine, est une source d’inquiétude. Elle met à l’épreuve l’ensemble des entreprises.
« La bonne nouvelle, c’est qu’en tant qu’assureurs, nous constatons une amélioration continue de la résilience chez nombre de nos clients, grâce à la sécurisation des chaînes d’approvisionnement, à l’amélioration des plans de continuité d’activité et au renforcement des contrôles cyber. L’adoption des mesures nécessaires pour renforcer la résilience et réduire les risques fait désormais partie des priorités des entreprises, après les événements de ces dernières années. »
En 2023, les quatre principaux risques figurant dans le Baromètre des risques d’Allianz sont à peu près les mêmes dans toutes les entreprises du monde, quelle que soit leur taille (grandes entreprises ou PME), et dans la plupart des économies européennes et aux États-Unis, à l’exception du risque lié à la crise énergétique. Les préoccupations des entreprises dans les régions Asie-Pacifique et Afrique sont légèrement différentes, car l’impact direct, ainsi que les répercussions économiques et politiques de la guerre en Ukraine, ne sont pas les mêmes.
Risques numériques et perturbations
Les Incidents cyber, tels que les pannes de systèmes, les attaques par ransomware ou les violations de données, constituent le risque le plus important dans le monde pour la deuxième fois consécutive. C’est un phénomène inédit dans le baromètre. Ils figurent également au premier rang dans 19 pays, dont le Canada, la France, le Japon, l’Inde et le Royaume-Uni. C’est le risque qui inquiète le plus les petites entreprises (chiffre d’affaires annuel < 250 millions de dollars).
« Pour beaucoup d’entreprises, la menace dans le cyber-espace est plus importante que jamais et le nombre de sinistres cyber reste élevé. Les grandes entreprises, désormais habituées aux attaques, et celles qui disposent d’une cybersécurité adéquate, sont capables d’en déjouer la plupart. Mais les petites et moyennes entreprises sont également touchées. Celles-ci ont tendance à sous-évaluer leur exposition et doivent investir en permanence pour renforcer leurs contrôles cyber », explique Shanil Williams, membre du conseil d’administration d’AGCS et directeur de la souscription Entreprises, chargé de la souscription cyber.
Selon le Centre de compétences cyber d’Allianz, la fréquence des attaques par ransomware reste élevée en 2023. Parallèlement, le coût moyen d’une violation de données n’a jamais été aussi important (4,35 millions de dollars) et devrait dépasser les 5 millions en 2023. Le conflit en Ukraine et la hausse des tensions géopolitiques augmentent le risque d’une cyberattaque à grande échelle par des acteurs financés par des États. Par ailleurs, la pénurie de professionnels de la cybersécurité s’accentue, ce qui soulève des défis pour améliorer la sécurité.
Dans nombre de pays, 2023 pourrait être une nouvelle année de risques élevés en matière d’interruption d’activité. En effet, la plupart des modèles économiques sont vulnérables aux chocs et aux changements soudains, qui se répercutent ensuite sur le résultat et le chiffre d’affaires. Située à la 2e place du classement mondial, l’interruption d’activité constitue le premier risque au Brésil, en Allemagne, au Mexique, aux Pays-Bas, à Singapour, en Corée du Sud, en Suède et aux États-Unis.
Les sources de perturbations ne manquent pas. Le risque cyber est la cause d’interruption d’activité que les entreprises craignent le plus (45 % des réponses). Vient ensuite la crise énergétique (35 %), suivie des catastrophes naturelles (31 %). La flambée du coût de l’énergie a contraint les entreprises grandes consommatrices d’énergie à rationaliser leurs dépenses énergétiques, à déplacer la production vers d’autres sites, voire à envisager des arrêts temporaires d’activité. Les pénuries en résultant pourraient provoquer des ruptures d’approvisionnement dans de nombreux secteurs essentiels en Europe : alimentation, agriculture, industrie chimique et pharmaceutique, construction et industrie manufacturière. La douceur de l’hiver en Europe et la stabilisation du prix du gaz contribuent néanmoins à atténuer les effets de cette crise.
La perspective d’une récession sera une autre source probable de perturbations en 2023. Elle pourrait entraîner des carences et des défaillances de fournisseurs, un risque particulièrement important pour les entreprises ayant seulement un ou quelques fournisseurs essentiels. Selon Allianz Trade, les défaillances d’entreprises dans le monde pourraient augmenter sensiblement, à savoir de 19 %.
Malaise macroéconomique
Les évolutions économiques, telles que l’inflation ou la volatilité des économies et des marchés financiers, se classent au troisième rang mondial en 2023 (25 %), alors qu’elles étaient à la 10e place en 2022. C’est la première fois en une décennie que ce risque entre dans le top 3. Selon Allianz Research, les trois grandes zones économiques (États-Unis, Chine et Europe) sont en crise au même moment, mais pour des causes différentes. Ces experts prévoient une récession en Europe et aux États-Unis en 2023. L’inflation est particulièrement préoccupante, car elle ‘‘grignote’’ la structure de prix et les marges de rentabilité de nombreuses entreprises. À l’instar de l’économie réelle, les marchés financiers font face à une année périlleuse. Les banques centrales drainent l’excès de liquidité du système et les volumes de transactions diminuent, même sur les marchés historiquement liquides.
« 2023 sera une année difficile. En termes purement économiques, elle ne sera probablement pas bonne pour de nombreux ménages et entreprises. Mais il n’y a aucune raison de désespérer, estime Ludovic Subran, chef économiste chez Allianz. D’une part, la hausse des taux d’intérêt est bénéfique, notamment pour des millions d’épargnants. D’autre part, les perspectives à moyen terme sont bien meilleures, en dépit –ou à cause– de la crise énergétique. Leurs effets, au-delà de la récession attendue en 2023, sont déjà visibles : une transition accélérée vers la décarbonation de l’économie et une sensibilisation accrue aux risques dans tous les secteurs de la société, qui renforceront la résilience économique et sociale. »
Risques en hausse et en baisse
Le risque de crise énergétique est celui qui a le plus progressé dans le Baromètre des risques d’Allianz, s’inscrivant pour la première fois à la 4e place (22 %). Certains secteurs, comme l’industrie chimique, la fabrication d’engrais, de verre ou d’aluminium, peuvent dépendre d’une seule source d’énergie, comme le gaz russe dans nombre de pays européens. Ils sont donc vulnérables aux perturbations de l’approvisionnement énergétique et aux hausses de prix. Si ces industries de base sont en difficulté, les conséquences pourraient se faire sentir dans d’autres secteurs, en aval de la chaîne de valeur. Selon Allianz Trade, la crise énergétique restera le choc de rentabilité le plus important, notamment dans les pays européens. Aux niveaux actuels, les prix de l’énergie réduiraient à néant les bénéfices de la plupart des entreprises non financières, puisque le pouvoir de fixation des prix diminue dans un contexte de ralentissement de la demande.
Après une année dont l’actualité a encore été dominée par les conflits et les troubles civils, les risques politiques et la violence font leur entrée, à la 10e place (13 %). En plus de la guerre, les entreprises s’inquiètent de l’augmentation des perturbations liées aux grèves, aux émeutes et aux mouvements sociaux, sur fond de crise du pouvoir d’achat dans de nombreux pays.
Malgré une baisse dans le classement annuel, les catastrophes naturelles (19 %) et le changement climatique (17 %) restent des préoccupations majeures pour les entreprises. L’année a été marquée par l’ouragan Ian, une des tempêtes les plus puissantes qui aient frappé les États-Unis, mais aussi par des canicules, des sécheresses et des tempêtes hivernales record. Les pertes assurées dépassent les 100 milliards de dollars. Ainsi, ces risques figurent encore aux sept premières places du classement mondial. »
Pour plus d’information sur les conclusions du Baromètre des risques 2023 d’Allianz, vous pouvez écouter une :
🏆 Très fière d’avoir partagé avec des élus des collectivités territoriales mes connaissances dans les domaines des RISQUES – GESTION des RISQUES – GESTION DE CRISES.
🗼 Comment ? Une formation d’une journée intitulée « La gestion des risques : prévenir pour agir » / Deux objectifs : catégoriser et caractériser les risques ; donner la démarche de gestion des risques à suivre (étapes, outils)
🗼 Où ? Paris
🗼 Quand ? Le 23 novembre 2022 ; dans le cadre du Congrès des Maires
🗼 Pour qui ? Des élus locaux de la Martinique
🏅 Des élus intéressés, concernés par les risques et leur gestion car :
confrontés aux risques dans leur quotidien ;
placés en première ligne par le régulateur-législateur.
🏅 Des élus qui doivent les gérer c’est-à-dire les lever quand c’est possible, les transférer (aux assurances), les atténuer ou les accepter sous leur forme résiduelle
Des élus d’un territoire confronté à une « palette de risques à nulle autre pareille » pour reprendre la terminologie d’un des élus, tous stratégiques : la Montagne Pelée, la montée des eaux, les cyclones de plus en plus fréquents, le chlordécone, la présence en son cœur d’une usine SEVESO… Auxquels s’ajoutent des risques transverses « plus classiques » comme les cyberattaques contre les municipalités par exemple.
Un grand merci CIFELM pour cette opportunité. Un grand merci aux élus pour leur intérêt et la qualité des échanges.
🎯 Il est essentiel que les collectivités territoriales se forment aux risques et à leur gestion.
C’est comme souvent l’actualité qui a guidé le choix de ma thématique pour les posts à venir.
BALANCIAGA Après avoir posté une campagne publicitaire de Noël mettant en scène des enfants sur le thème du « bondage », la marque Balenciaga a fait polémique sur les réseaux sociaux. Hier soir, la marque de luxe s’est excusée tout en incriminant son agence de communication. En crise, il est clé de prendre ses responsabilités – rejeter la faute sur des tiers peut avoir pour effet d’exacerber la crise. La preuve en est : aujourd’hui Balenciaga a supprimé la totalité de ses posts instagram face à la crise.
Comme le rappelle E.Hervé : « C’est pas de ma faute » en crise : un des sept péchés capitaux !
Vous trouverez dans les posts à venir :
Des liens vers des posts déjà écrits sur ce sujet et disponibles sur le blog
Amplification du risque par les médias et exemples d’affaires médiatisées : p.65-72
(Non) communication de crise de Nike : p. 80-84
Méthodes et outils face à l’urgence : gestion de crise : p.190-213
Des ressources pour adopter les outils d’une bonne communication de crise à travers :
Un article passionnant sur les leçons à tirer de la crise Buitoni et Kinder
Un article sur les solutions pour rétablir la réputation du PSG suite à l’affaire du « char à voile »
L’interview par E. Hervé du directeur de la communication de Bouygues sur sa vision de la communication en temps de crise
La proposition d’une autre forme de communication.
(1) Scandales alimentaires Kinder & Buitoni : quelles leçons tirer pour la communication de crise ?
Enseignement n°1 : Jouer cartes sur table plutôt qu’ergoter
Très rapidement, les industriels vont accumuler des couacs de communication et se voir alors battus en brèche dans leurs annonces par les autorités sanitaires. Le 7 avril, Ferrero publie un deuxième communiqué qui précise que d’autres bonbons Kinder produits à Arlon rejoignent la liste des produits retirés du marché. Du bout des lèvres, la marque admet qu’elle avait identifié la présence de salmonelles sur son site industriel le 15 décembre 2021 et qu’elle avait pris des mesures correctrices. Elle se félicite enfin de sa collaboration avec les autorités de sécurité alimentaire et de santé publique.
Ces dernières n’ont pourtant visiblement pas la même lecture quant à la volonté de l’industriel de circonscrire le problème. Dès le lendemain, l’agence de sécurité alimentaire belge (AFSCA) choisit d’employer la manière forte : l’arrêt de la production de l’usine à l’origine de contaminations à la salmonellose. En guise d’explications, elle ajoute : « Après investigations (…) et suite aux constats de ces dernières heures que les infos fournies par Ferrero sont incomplètes, l’Agence procède aujourd’hui au retrait d’autorisation de l’usine de production de Ferrero d’Arlon » tout en soulignant qu’un lien entre les centaines d’intoxications en Europe et l’usine avait été établi fin mars.
De l’autre côté de la frontière à Caudry, la pression augmente également sur l’usine suspectée. Les 22 et 29 mars, la direction départementale de la protection de la population effectue deux inspections dans les locaux et formule son constat : « de nombreuses anomalies graves en matière de nettoyage et d’entretien général des locaux et matériels (…) la présence de rongeurs au niveau de l’atelier boulangerie ». Dans l’intervalle, une enquête préliminaire pour « homicides involontaires, tromperie et mise en danger d’autrui » est ouverte et confiée au parquet de Paris tandis qu’en interne, d’anciens salariés du site et des représentants syndicaux commencent à grogner et dénoncer la non-prise en compte d’alertes récentes comme notamment celle émise par la DGCCRF avec un avertissement prononcé en septembre 2020 et une contre-visite en mars 2021 soulignant « des corrections sur certains points mais pas sur d’autres ».
Du côté de Nestlé, la maison-mère de Buitoni, la ligne de communication est minimaliste. Le géant suisse se retranche derrière la procédure judiciaire en cours pour éviter de communiquer : « Il s’agit d’une étape qui s’inscrit dans le cadre de l’enquête. Nous continuons à coopérer pleinement avec les autorités pour en assurer le bon déroulement. A ce stade, nous ne sommes pas en mesure de partager plus d’informations. Nous souhaitons réaffirmer que la sécurité et la qualité de nos produits sont nos premières priorités ».
Seule concession communicante le 30 mars : la mise en ligne d’une vidéo de Jérôme Jaton, directeur général industriel de Nestlé France qui répond depuis le site de Caudry à différentes questions relatives à la crise en cours. L’effort est louable mais les réponses quelque peu lapidaires. A la question « à votre connaissance, quels sont les dangers de cette contamination pour la santé ? », il répond embarrassé : « Je ne suis pas médecin mais clairement, la bactérie E-Coli, c’est quelque chose qu’on n’aime pas et c’est pour ça qu’on les traite au sein de l’usine ». Et le reste de la vidéo est du même tonneau !
Enseignement n°2 : Toujours traiter les signaux faibles avant qu’ils n’empirent
A peine le directeur industriel de Nestlé France a-t-il fait part de ses commentaires que dès le lendemain, un lanceur d’alerte anonyme met en ligne des clichés embarrassants des lignes de fabrication de pizzas à Caudry. Les photos dévoilées sont particulièrement indigestes avec notamment des vers dans la farine utilisée pour confectionner les pizzas ou encore le sol jonché de déchets alimentaires épars. Le directeur général de la communication de Nestlé France, Pierre-Alexandre Teulié reconnaît à l’AFP que les visuels ont bien été pris dans l’usine mais qu’elles ne correspondent plus à la réalité actuelle.
Pourtant, un premier signal faible s’était produit le 11 mai 2021 sur le site Web altermondialiste Mr Mondialisation. Ce jour-là, un long reportage est publié sur l’état lamentable des conditions sanitaires et hygiéniques de l’usine de Caudry, photos peu ragoûtantes à l’appui (voir ci-dessous). Il est assez difficile d’imaginer cet article détaillée ait pu échapper au dispositif de veille de l’industriel helvétique tant les noms de Nestlé et Buitoni sont rabâchés au fil des lignes.
Ce site connaît en tout cas aussitôt une deuxième vie le 31 mars 2022 à une heure de grande écoute sur la radio RMC Info. L’ancien employé de l’usine à l’origine des photos, témoigne de nouveau sur les conditions d’hygiène apocalyptiques qui régnaient dans l’usine et dit avoir prévenu la direction à l’époque. Quelque temps plus tard, un reportage revient sur le sujet dans le magazine Marianne (ainsi que dans la presse locale) tandis qu’une ancienne directrice de la communication de Nestlé France témoigne à charge dans Le Journal du Dimanche. Le 1er avril, le préfet du Nord prend un arrêté interdisant la production de pizzas dans l’usine de Caudry en soulignant que les reprises d’activité « seront conditionnées à la mise en conformité de l’usine vis-à-vis de ses obligations en termes d’hygiène alimentaire » et « de contrôles et de maîtrise des risques microbiologiques »
Enseignement n°3 : Déminer les potentielles crises adjacentes
Médiatiquement mises sur le grill, les deux entreprises vont pourtant commettre quelques boulettes qui vont faire mauvaise genre et contribuer à faire se déchaîner un peu plus les réseaux sociaux. Le 22avril, les parents d’une fillette contaminée par la bactérie E.coli après avoir consommé une pizza Buitoni ont reçu un bon d’achat de 20 euros de la marque. Et la maman de préciser à l’AFP que la veille, c’est le service consommateurs qui l’avait appelée au sujet du dossier médical de sa fille. La mère outrée déclenche alors une nouvelle polémique qui contraint l’entreprise à s’excuser platement : « Cela n’aurait pas dû être fait et nous tenons à présenter nos plus sincères excuses à cette consommatrice qui a pu être heurtée par la réception de ces bons d’achat. Nous allons veiller à ce que cela ne se reproduise pas ».
La même mésaventure est survenue chez Kinder comme le confessera ultérieurement le directeur général de Ferrero France, Nicolas Neykov. Les parents d’un enfant malade s’étaient vu remettre un bon d’achat de 3 euros par la marque. En revanche, la colère des consommateurs va plutôt se cristalliser autour du centre d’appels mis en place par Ferrero. Le numéro dédié est engorgé pendant plusieurs jours rendant impossible les demandes de dédommagement. Un mois plus tard, la situation est fort heureusement revenue à la normale selon le DG France. En situation de crise, ces détails prennent toutefois une importance démesurée. Chaque petit raté active des polémiques qui viennent encore plus écorner la réputation de la marque et de l’entreprise. D’où l’importance de calibrer à dessein les dispositifs, soit en boostant les capacités du service consommateurs, soit en déconnectant toutes les autres opérations marketing en cours ou programmées pour éviter de fâcheuses collisions d’image.
Blog Olivier Cimelières
Carton vert ou carton rouge : la réputation du PSG se fait tacler. Quelles solutions ?
Cela devait être une conférence de presse sportive entièrement dédiée à la prestigieuse affiche Paris Saint-Germain contre Juventus de Turin dans le cadre de la Ligue des Champions. Il n’en fut rien. Un journaliste trublion de LCI est venu glisser une question extra-sportive autour du fait que la formation parisienne n’effectuait jamais ses déplacements en train. Aussitôt s’emballe une véhémente polémique clouant au pilori le coach sportif du PSG, Christophe Galtier et l’attaquant vedette Kylian Mbappé pour les réponses à côté de la plaque. Analyse de cette séquence médiatique et des possibles sorties de crise pour la réputation du PSG.
Lundi 5 septembre. La conférence de presse du PSG à 24 heures de son match contre la Juve bat son plein. Soudain, Paul Larrouturou, journaliste à LCI et connu pour ses questions souvent espiègles, prend le micro et interpelle Christophe Galtier. Il lui demande alors si le train fera un jour partie des modes de transport des joueurs de la capitale. Long silence puis Kylian Mbappé s’esclaffe. Goguenard, il laisse son entraîneur répondre. Lequel reprend son sérieux et lâche ironique : « La société qui organise nos déplacements est en train de regarder si on ne peut pas se déplacer en char à voile » ! Gros blanc dans la salle où le journaliste relance le n°7 parisien sur l’usage des jets privés qui avoue ne rien en penser et se lève dans la foulée. La machine à claques et à buzz est aussitôt lancée sur les réseaux sociaux et les chaînes d’information continue.
Un terreau médiatique inflammable et prévisible
Christophe Galtier a beau jeu de dire qu’il s’attendait précisément à cette question piégeuse. Il s’est trompé de tactique de communication. Sa saillie moqueuse a engendré une belle pagaille digitalo-médiatique. S’il pensait désarçonner le journaliste et couper court à la controverse, c’est totalement à côté du but. Or, une simple veille médiatique laissait déjà penser que le sujet soulevé par le reporter de LCI était de ceux qui s’enflamment à la moindre occasion. Pour s’en convaincre, il suffit de se remémorer quelques escarmouches significatives récentes pour comprendre que la mobilité d’une équipe sportive n’est plus un épiphénomène négligeable mais un point crucial de son image globale.
Début juillet 2022, Karim Benzema, l’attaquant français du Real Madrid s’était ainsi fait démolir par les internautes à cause de sa vidéo bling-bling mettant en scène des voitures de luxe, un jet privé et un jet-ski sur fond ensoleillé de Dubaï, cité de tous les excès environnementaux en la matière. Fondateur du média Bon Pote très engagé sur la question de l’environnement, Thomas Wagner assène (1) : « Ce clip, c’est un best of de ce qu’il ne faudrait plus faire. Le simple aller-retour entre Miami et Madrid en jet privé, c’est beaucoup plus que ce qu’une personne devrait émettre par an pour limiter le réchauffement climatique ».
Rebelote quelques jours plus tard sur les réseaux sociaux avec la vidéo d’un journaliste qui attend la sortie du conseil des Ministres dans la cour officielle du palais de l’Elysée. Smartphone en main, il filme les rutilantes berlines stationnées dont le moteur tourne afin de maintenir une température agréable à l’intérieur de l’habitacle. Alors même que le gouvernement venait d’appeler les citoyens français à la sobriété énergétique, l’image fait tache. Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, désamorce habilement en reconnaissant la faute et invite les journalistes à ne pas baisser leur vigilance sur la question.
C’était sans compter le cliché embarrassant du président de la République chevauchant un puissant scooter des mers durant ses vacances estivales au fort de Brégançon. Publiée à la Une du magazine people Voici, la photo embrasse à nouveau les réseaux sociaux et le microcosme politique, notamment chez les élus écologistes qui voient, telle Sandrine Rousseau, une (2) « impression persistante qu’il ne comprend pas le réchauffement climatique. Et aujourd’hui il est criminel de ne pas le comprendre ». Enfin, pour parfaire ce décor chauffé à blanc, on peut ajouter fin août la polémique des jets privés où milliardaires, hommes d’affaires et célébrités sont sévèrement épinglés pour le recours permanent et dispendieux aux avions privés nettement plus polluants que des voitures et des trains.
PSG, un bouc émissaire idoine
Dans pareil contexte, il semblait assez évident que le PSG apparaissait de facto comme une potentielle cible controversée de choix. En effet, l’immense majorité des clubs de football privilégie depuis des lustres l’avion à tout autre moyen de transport pour effectuer les déplacements en terrain adverse. La Ligue française de football (LFP) a d’ailleurs fait état de statistiques significatives pour la saison 2019/2020 (3) : 65% des trajets des équipes de Ligue 1 et Ligue 2 ont été accomplis en avion. 31% sont assurés par bus et 4% par train. De fait, le PSG ne déroge pas aux comportements communément observés. Mais en termes de perception, il est différent des autres.
En effet, Paris Saint-Germain est un club à l’image assurément clivante. Pour les amateurs férus de ballon rond, il s’agit d’un club que l’on adule ou que l’on hait mais qui ne laisse jamais indifférent tant sa puissance actuellement exercée sur le football français est quasiment sans partage. A cela s’ajoute également le fait que le PSG incarne la capitale d’un pays encore tiraillé par son éternelle dichotomie entre Paris et la Province. Enfin, le club aux 10 titres de champion de France est détenu depuis 2011 par Qatar Sports Investments (QSI), une société financière émanant de l’émirat qatari. Lequel est particulièrement chahuté au sujet de la Coupe du Monde 2022 qui se tient sur son territoire en fin d’année et qui est vue comme une gabegie environnementale et sociale scandaleuse.
Malgré des dossiers et des réflexions déjà engagés en matière de responsabilité sociétale et environnementale (RSE) par le club de la capitale et du fait de ces différents critères d’image, PSG s’impose plus volontiers dans l’opinion publique comme un ogre sportif ultra-riche et peu soucieux du reste (et donc de l’environnement) en dehors des compétitions sportives. La boulette de Christophe Galtier et le rire nerveux de Kylian Mbappé ont alors servi de gâchette à ce cocktail réputationnel explosif. Imaginons un instant la même petite phrase grinçante prononcée par Guy Roux, l’ex-entraîneur emblématique et très populaire de l’A.J Auxerre. Il est fort à parier que la polémique n’aurait jamais acquis une telle ampleur tant le madré coach incarne un bon petit club de terroir à la belle histoire sportive
Un engrenage irréversible
A la lumière de ce contexte, il n’est donc guère surprenant que le tweet taquin d’Alain Krakovitch, directeur de SNCF-Intercités ait fait florès. Le twittos avait en effet choisi du newsjacking sur un précédent tweet du PSG montrant le défenseur parisien Marquinhos s’amusant comme un fou dans le jet le conduisant à Nantes pour une rencontre du championnat de France. Avec pratiquement 19000 cœurs et près de 2800 partages, la proposition de mettre des trains à disposition du PSG ne pouvait pas passer inaperçue.
Ensuite, la réponse sarcastique de Christophe Galtier a envenimé le débat et excité les ardeurs de tous les détracteurs. Sur les réseaux sociaux, le ton a oscillé entre effarement presque surjoué et humour vachard au point de voir des mèmes de Kylian Mbappé écroulé de rire circuler un peu partout. Côté politique en revanche, ce fut la curée depuis la ministre des Sports en titre, Amélie Oudéa-Castera jusqu’à la maire de Paris, Anne Hidalgo en passant bien évidemment par les incontournables politiciens écologistes qui ont trouvé là un grain à moudre bénit. A tel point que le groupe vert du Sénat envisage de déposer une proposition de loi « PSG » !
Redevenir audible et crédible
La direction du PSG a pourtant tenté d’atténuer le feu des critiques en incitant son coach à présenter ses regrets et en rappelant que l’avion n’était pas une règle d’airain puisque le match récemment joué à Lille avait été fait en autocar. Elle a même expliqué que l’équipe féminine recourait au train du fait des horaires et des calendriers de matchs plus compatibles avec ceux de la SNCF. Mais, rien n’y fait. Paris Saint-Germain est devenu inaudible tant il est pointé du doigt comme le symbole honni de l’inconséquence environnementale.
Comme bien souvent avec les buzz épileptiques des réseaux sociaux, l’agitation a commencé à vite retomber, notamment grâce à la victoire du PSG sur la Juventus 2 buts à 1. L’agenda médiatique a comme à son habitude embrayé sur les exploits de Mbappé durant la rencontre et oublié ses éclats de rire de la conférence de presse. Pour autant, il serait périlleux d’imaginer que tout va rentrer dans l’ordre comme auparavant. Même si le barnum digitalo-médiatique est passé à autre chose, Paris Saint-Germain va être de toute évidence scruté à la loupe lors de ses prochains déplacements à l’extérieur. Le 18 septembre prochain, l’équipe doit se rendre à Lyon pour y affronter l’Olympique Lyonnais. La capitale des Gaules étant à 2 heures de Paris en TGV, il n’est pas interdit de penser que les associations écologistes tenteront de rallumer la mèche si le club parisien préfère un jet à la SNCF.
Du concret à court et moyen terme
Ensuite, le club doit se désembourber de l’ornière réputationnelle dans laquelle il est tombé. Une option possible passe par donner des premiers signes concrets que les choses bougent au sein du PSG. Cela peut être par exemple par la « mise sous pression » de la SNCF en l’exhortant à fournir des offres de services réellement adaptées et compatibles avec les contraintes d’horaires, de sécurité et de budget d’une équipe comme Paris Saint-Germain et pas seulement des effets de manche à la faveur d’un tweet. Ceci d’autant plus que la compagnie ferroviaire et le club de football avaient déjà pris langue avant le pataquès de la conférence de presse.
D’autres pistes peuvent être également activées comme celle suggérée par Valérie Masson-Delmotte, la coprésidente du groupe 1 du Giec et membre du Haut Conseil pour le Climat sur France. Dans une interview accordée à France Inter, elle estimait que Kylian Mbappé serait (4) « un excellent ambassadeur pour le climat […] Et il y a plein de scientifiques qui seraient ravis d’aller échanger avec les footballeurs au PSG et ailleurs pour susciter leurs actions et partager des connaissances ». Une hypothèse loin d’être farfelue d’autant que le footballeur dispose déjà d’une association.
Enfin, à moyen terme, il serait bénéfique que Paris Saint-Germain active une ambitieuse stratégie RSE qui engloberait par exemple une consommation vertueuse d’eau pour les pelouses, des usages énergétiques optimisés pour l’éclairage du stade et place son futur nouveau d’entraînement à Poissy comme vitrine concrète de ses actions. En y associant pourquoi pas des ONG écologistes. Le football n’est-il pas après tout un sport collectif ?
L’actualité témoigne d’une ampleur inédite des risques sous l’effet des cinq facteurs à l’œuvre depuis les années quatre-vingt-dix, qui fait aujourd’hui de sa gestion une variable stratégique de la réflexion des organisations.
✅ La 2ème édition de notre ouvrage « La Fonction Risk Manager. Organisation, Méthodes et Positionnement » (Editions Gereso, 2019)
✅ Avec un titre plus « large » / La Fonction Risk Manager / La démarche de Gestion des Risques
➕ Avec de nouveaux exemples :
✅ Comme, dans le chapitre I « Définition des notions et contextualisation de la Fonction Risk Manager, celui intitulé « Du Risque incendie au Risque éthique : l’incendie de l’usine Lubrizol »
✅ Pour illustrer
l’imbrication des facteurs déjà mis en œuvre depuis les années quatre-vingt-dix
✅Mêmes facteurs : élargissement du domaine de la gestion des risques / subjectivité et perception du risque / amplification du risque par les médias / le régulateur-législateur / réticence des assureurs à l’assurer
Le risque géopolitique au centre des préoccupations
↗N° 13 dans le baromètre Allianz 2022 mais N° 4 dans le Top 10 des risques opérationnels / Enquête RiskIn, 2022. Sans surprise, il est en hausse de plusieurs places cette année.
« L’invasion de l’Ukraine, les sanctions occidentales et la réponse russe entraînent une forte augmentation des risques liés à la cybersécurité et à la chaîne d’approvisionnement.
Le directeur des risques d’un grand gestionnaire d’actifs européen résume succinctement l’impact de la guerre dévastatrice de la Russie en Ukraine sur le profil de risque opérationnel de son entreprise : « Nous avons la guerre en Europe. Pas seulement de petits moments : des choses qui font entièrement bouger notre entreprise. » Et bien que les votes de l’enquête annuelle Top 10 des risques opérationnels de Risk.net aient été exprimés à l’avènement – dans un climat de détérioration des relations et de rassemblement des troupes russes aux frontières de l’Ukraine – la guerre et ses conséquences ont jeté une ombre horrible sur les résultats de cette année.
Le risque global d’une augmentation des cyberattaques parrainées par l’État en réponse aux sanctions est « une probabilité », déclare un responsable du cyber-risque. Cependant, l’impact de l’instabilité mondiale a des ramifications potentielles beaucoup plus larges pour le profil de menace de sa banque, ajoute le dirigeant : « Je ne prendrais pas seulement ce cas pour mélanger les deux entièrement – le risque géopolitique a [un] élément cyber, mais aussi la chaîne d’approvisionnement ». Et des éléments de résilience aussi. »
La résilience est la capacité à maintenir des services ou des opérations critiques pendant les périodes de perturbation. Les attentes ont été formalisées par les principes de résilience des régulateurs britanniques – qui devraient entrer en vigueur fin mars 2022 – et ont été testées dans le monde réel sous la forme de la pandémie de Covid-19, ainsi que la menace très réelle de pannes frappant les réseaux de paiement. Et d’autres éléments clés de l’infrastructure mondiale à la suite de l’invasion de l’Ukraine.