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CA BOUGE DU COTE DU CYBER-RISQUE (3) UN PROJET DE LOI PERMETTANT A L’ASSUREUR DE REMBOURSER LES CYBER-RANCONS

🏅Le cyber risque, risque n°1 pour les entreprises.

Un risque nouveau aux modalités multiples, un risque subjectif qui le rend difficile à appréhender et à gérer, un risque difficile (« illusoire ») à assurer, un risque amplifié par le régulateur-législateur

❓Evaluation du risque : une probabilité élevée (voir causes nombreuses) ; un impact fort (voir coût élevé)

 🚴 Comment agir ?

👉 Un projet de loi permettant le remboursement par l’assureur des cyber-rançons

Le post très pédagogique de Paul Berger de Gallardo, avocat, pour faire un point sur le projet de loi

Deux articles pour vous positionner. Et vous quel est votre avis sur ce projet de loi ? Une bonne solution pour les assureurs ? Une solution pour gérer le cyberrisque ?  

👉Les plans d’action préconisés par l’ANSII pour gérer le cyberrisque – dans 15 jours sur le blog

LE POST TRES PEDAGOGIQUE DE PAUL BERGER DE GALLARDO, AVOCAT, POUR FAIRE UN POINT SUR LE PROJET DE LOI.

🔐 Le remboursement par l’assureur des cyber-rançons conditionné à un dépôt de plainte ?

🚨 Un projet de loi prévoit d’encadrer les clauses de remboursement des rançongiciels par les #assurances, en rendant obligatoire le dépôt d’une plainte par la victime dans les 48h après le paiement de cette rançon.

🔹 Quoi ? Le rançongiciel ou ransomware est ainsi défini par l’ANSSI – Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information : « envoi à la victime d’un logiciel malveillant qui chiffre l’ensemble de ses données et lui demande une rançon en échange du mot de passe de déchiffrement ».

🔸Pourquoi ? 20 % des entreprises françaises déclarent avoir subi au moins une attaque par rançongiciel au cours de l’année 2020, atteignant souvent l’activité économique et perturbant parfois la production.

🔕 L’absence fréquente de plainte des victimes, par crainte de reconnaître leur vulnérabilité et de ternir leur image, empêche toute investigation.

🔹Est-ce légal de payer une rançon, et d’être remboursé par son assurance ? Ainsi que l’a rappelé récemment le HCJP (Haut Comité Juridique de la Place Financière de Paris), le paiement d’une rançon par la victime d’une extorsion ne constitue ni un délit ni un acte de complicité dès lors que le consentement au paiement n’est pas libre mais résulte de la contrainte.

➡️ L’assurance du risque de rançongiciel ne paraît se heurter à aucun obstacle juridique majeur.

🔸 Quelles sont les solutions possibles ? L’étude d’impact du projet de loi a analysé trois solutions : 1️⃣ assujettir le remboursement d’une rançon versée par un assureur au dépôt de plainte 2️⃣ rendre obligatoire la déclaration à TRACFIN de tout paiement d’une rançon 3️⃣ promouvoir au niveau européen l’interdiction du paiement des rançons par les assureurs suite à une #cyber-attaque.

⁉️ Pourquoi retenir la première solution ? L’interdiction du paiement des rançons et de leur #assurance pèserait de manière démesurée sur les entreprises qui jouent parfois leur survie. Le dépôt d’une plainte rapide permettrait aux autorités compétentes de bénéficier des informations nécessaires à la poursuite des infractions et de « casser » le modèle de rentabilité des cyber‑attaquants.

🔹 Comment ? Par la création d’un article L. 12-10-1 du Code des assurances prévoyant cette condition de garantie au sein d’un nouveau chapitre « L’assurance des risques de cyber-attaques ».

🕰 La règle envisagée serait d’application immédiate et entrerait en vigueur également pour les contrats en cours.

⬇️ Que pensez-vous du paiement des cyber-rançons, de leur assurabilité et de ce projet de condition de garantie ? ⬇️

DEUX ARTICLES POUR VOUS POSITIONNER / ET VOUS QUEL EST VOTRE AVIS SUR CE PROJET DE LOI ? SOLUTION POUR GERER LE CYBERRISQUE ? 

Loi LOPMI : pour payer la rançon, il faudra déposer plainte

Sécurité : Le nouveau projet de loi d’orientation et de programmation encadre notamment la transition numérique des forces de l’ordre et propose un régime encadrant le paiement des rançons dans les affaires de rançongiciels.

Le projet égrène une douzaine de mesures, dont une partie concerne le développement des capacités des policiers et des gendarmes en matière de réponse aux crimes et délits en lien avec le numérique, ainsi que des dispositions visant à équiper les forces de l’ordre de nouveaux équipements.

Parmi les nouvelles dispositions, le gouvernement propose une première approche visant à encadrer le paiement des rançons suite à des attaques au ransomware. Comme le précise l’article 5 du projet de loi, le versement d’une rançon couverte par l’assureur de la société victime est possible si la victime accepte de déposer plainte dans les 48 heures après le paiement de la rançon.

Pas d’interdiction du paiement des rançons

Une manière de trancher le débat qui faisait rage depuis plusieurs mois autour du paiement des rançons exigées par les groupes de rançongiciels. Le directeur de l’Anssi avait allumé la mèche en fustigeant publiquement les « intermédiaires » qui acceptaient de payer les rançons, mais il avait également reconnu que cette possibilité devait rester ouverte dans certains cas. Depuis, les assureurs étaient nombreux à réclamer « une clarification » des règles sur le sujet, certains ayant choisi de cesser de proposer leurs assurances cyber prévoyant le paiement de rançons dans les affaires de ransomware.

En la matière, le gouvernement a donc choisi de s’aligner sur la proposition émise par le haut comité juridique de la place financière de Paris, qui avait été saisi du sujet et a publié un rapport à la fin du mois de janvier sur la question. Le haut comité recommandait de ne pas interdire purement et simplement le paiement des rançons, mais de conditionner celui-ci à un dépôt de plainte. Cette approche laisse donc une certaine marge de manœuvre aux victimes et à leurs assureurs, en leur permettant d’envisager le paiement d’une rançon pour espérer récupérer l’accès aux données. Et elle donne un coup de pouce aux forces de l’ordre qui ont du mal à convaincre les entreprises de déposer plainte après une attaque informatique.

Renforcer les forces de l’ordre sur le numérique

Outre cette disposition, le projet de loi prévoit également d’étendre les enquêtes sous pseudonyme, jusqu’alors réservées à certains délits concernant le trafic de drogues et d’armes, à l’ensemble des crimes et délits punis d’une peine d’emprisonnement. Le projet de loi prévoit également d’ouvrir aux forces de police la saisie « d’actifs numériques », terme utilisé pour décrire les cryptomonnaies et autres actifs basés sur une blockchain, aujourd’hui fréquemment utilisés dans le blanchiment d’argent et les affaires de rançongiciels.

Le texte reprend des mesures annoncées par le président de la République lors du discours de clôture du Beauvau de la sécurité, comme la place d’un « numéro 17 » dédié à la fraude informatique, la création de 1 500 postes de cyberpatrouilleurs et la création d’une agence du numérique des forces de sécurité, chargée de superviser l’équipement des policiers et gendarmes en smartphones et accessoires nécessaires aux enquêtes. Le montant prévu de ces différents investissements est estimé à 8 milliards d’euros.

Adopté en conseil des ministres, le texte doit maintenant être soumis au vote du parlement. Mais, calendrier oblige, celui-ci ne sera présenté qu’après l’élection présidentielle, donc pour la prochaine législature. Un timing relevé par le Conseil d’Etat dans son avis sur la loi, qui remarque le calendrier « pour le moins habituel » pour un projet de loi de ce type.

Par Louis Adam. Mars 2022

Cyberattaques : les assureurs rassurés sur la possibilité de couvrir les rançons

Un projet de loi prévoit qu’une entreprise victime d’une cyberattaque et contrainte de payer une rançon devra déposer plainte pour obtenir la prise en charge de ce paiement par son assureur. Une bonne nouvelle pour les représentants du secteur.

Les promesses ont mis du baume au coeur des syndicats de policiers mais aussi… des assureurs. Le plan de modernisation des moyens des forces de l’ordre , présenté par le gouvernement à la mi-mars, est en effet considéré par la profession comme une bonne nouvelle pour le développement dans l’Hexagone des assurances contre les cyberattaques.

Le projet de loi, dit LOPMI, prévoit notamment d’obliger les entreprises victimes d’un rançongiciel à porter plainte dans les 48 heures suivant le paiement d’une rançon pour obtenir sa prise en charge par l’assurance. Et ce, afin « d’améliorer l’information des forces de sécurité et de l’autorité judiciaire, et de ‘casser’ le modèle de rentabilité des cyberattaquants », note le projet.

Pas de changement sur le fond

« La France, comme les autres pays dans le monde, ne veut pas interdire l’incorporation de la garantie sur le paiement des rançons dans les contrats d’assurance cyber », a salué la semaine dernière, lors d’une conférence de presse, la présidente de la fédération France Assureurs, Florence Lustman, se félicitant d’une telle clarification.

La portée de cette disposition est à relativiser. Déposé à quelques semaines de l’élection présidentielle, le projet de loi n’est à ce stade pas à l’étude au Parlement et son avenir dépendra du résultat du scrutin. Par ailleurs, si la mesure était adoptée, elle ne changerait pas les habitudes. Elle « ne change rien sur le fond car les assureurs imposaient déjà un dépôt de plainte », explique Mickaël Robart, expert chez le courtier Diot-Siaci.

« Mais elle montre que le risque cyber est plutôt traité par les assureurs de façon responsable. » Ceux-ci veulent croire qu’avec ce projet de loi, il n’y a plus d’insécurité juridique : les services de l’Etat ont tranché, notamment Bercy qui a lancé l’été dernier des travaux sur la cyberassurance .

Autrement dit, ils n’iront pas dans le sens du patron de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSII) et de la vice-procureure en charge de la cybersécurité au parquet de Paris. Au printemps dernier, ces derniers avaient estimé que la prise en charge des rançons par l’assurance pouvait encourager la cybercriminalité.

Pas de changement chez AXA France

En octobre, un rapport parlementaire avait préconisé l’interdiction du paiement des rançons. Au contraire, en début d’année, des experts avaient mis en garde contre les effets d’une telle interdiction.

Signe que le sujet est sensible, Generali France a décidé en début d’année de tourner le dos au paiement des rançons. Quant à AXA France, qui avait décidé de suspendre sa garantie rançon l’an dernier, il n’a pas changé de politique avec la loi LOPMI, indique un porte-parole.

Solenn Poullennec. Avril 2022.

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CA BOUGE DU COTE DU CYBER RISQUE (2) QUEL IMPACT ? QUEL COUT ?

Nouvelles publications sur le Blog consacrées au cyber risque et à la cyber sécurité.
ERM, Gestion des Risques, Analyse du risque, Evaluation du cyber risque.
  • Après l’avoir décrit, contextualisé et identifié ses modalités, un résumé des causes et conséquences du cyber risque (risque cyber) ;
  • Deux articles proposant une estimation de son coût. Ces études font écho à celles déjà menées sur le risque réputation.
A lire et à relire sur le blog dans la catégorie Risque et la sous-catégorie Cyber risque et cyber sécurité :
Rappel de ce qu’est le cyber risque – analyse du risque / description, contextualisation, modalités ; dernières attaques – :
Estimations / évaluation du risque / coût du risque de réputation :
Le cyber risque dans les classements de risques :  
https://gestiondesrisques.net/2022/01/20/un-2eme-classement-des-risques-par-les-entreprises-le-barometre-dallianz/ https://gestiondesrisques.net/2022/01/17/classement-des-risques-par-les-entreprises/
La réticence des assureurs à assurer le cyber risque :
https://gestiondesrisques.net/2021/03/09/risques-assurances-marche-des-assurances-cyberrisque-et-assurances/
 Le RGPD dans le rôle d’amplificateur de risque et la nécessité de mettre en place une démarche de gestion des risques (ERM) :
https://gestiondesrisques.net/2021/01/26/rgpd-best-practices-et-plans-dactions/
Le cyber risque et le télétravail. Démarche de gestion des risques (ERM) et plans d’actions :
https://gestiondesrisques.net/2021/10/06/teletravail-risques-et-plans-dactions-ou-quels-plans-dactions-pour-gerer-les-risques-lies-au-teletravail-et-selon-quelle-approche-2/
https://gestiondesrisques.net/2021/09/14/teletravail-et-risques-2/

Cyber risque : causes et conséquences

Pour compléter l’analyse (étape d’identification) du cyber risque, nous pouvons citer comme causes de sa survenance :

  • la mauvaise protection des réseaux locaux ;
  • l’absence de mise à jour par les utilisateurs ;
  • des systèmes et logiciels anciens et vulnérables ; une mauvaise sécurisation des données ;
  • l’augmentation des activités en ligne, notamment avec le télétravail ;
  • la prise en compte insuffisante du risque par manque de moyens financiers, de personnel qualifié, de sensibilisation et de culture du risque notamment dans les municipalités ;
  • le sous-contrôle du risque…

Ses conséquences sur l’organisation sont multiformes et peuvent être lourdes :

  • interruption du fonctionnement d’un service et détermination nécessaire d’un délai de retour à la normale qui peut prendre la forme d’une paralysie pendant plusieurs semaines de l’accueil dans les mairies et dans les hôpitaux avec un impact sur les rendez-vous, les interventions, l’imagerie, les actes…et les patients eux-mêmes, l’arrêt de la production de certains sites dans les entreprises…

Quel Impact ? Quel coût ?

 Risque cyber : une société mal préparée peut perdre jusqu’à 20 % de sa valeur 

Investisseurs et repreneurs tiennent compte des risques cyber dans l’évaluation des entreprises qu’ils convoitent. Une société mal préparée peut perdre jusqu’à 20 % de sa valeur. Alors avant d’ouvrir son capital ou de vendre, un audit informatique complet s’impose.

Les cyberattaques ont augmenté de 13 % l’année dernière, selon la société Orange cyberdefense. Et ce sont les TPE et PME qui sont le plus souvent visées. Elles font l’objet de 3 attaques sur 4. Quant au risque le plus élevé, il s’agit du ransomware ou rançongiciel qui constitue 38 % des incidents enregistrés. Les conséquences de ces attaques sont, elles, très difficiles à évaluer.

En cas de cyberattaque, les pertes de données mais aussi les pertes financières varient d’une entreprise à l’autre, selon le degré de préparation ou d’impréparation plutôt de chaque entreprise. Peu d’études ont tenté jusque-là d’en évaluer précisément le coût direct, et surtout indirect.

Un vol de données dévalorise l’actif

Une enquête réalisée par Bessé, en partenariat avec PwC France, avec Guy-Philippe Goldstein, chercheur et spécialiste des questions de cyberdéfense, apporte un éclairage nouveau sur cette question. L’étude analyse 30 incidents majeurs de cybersécurité s’étant produits dans 28 entreprises mondiales entre 2008 et 2017.

Les deux tiers de ces sociétés ont vu leur valeur boursière affectée avec, en moyenne, plus d’un an après l’incident, une perte de la valeur patrimoniale de 10 %, et même de 20 % pour les entreprises les moins réactives et les moins bien préparées. Au bout de douze mois, la diminution globale du cours de l’action est de 19,5 %, ce qui peut être vu comme une perte structurelle pour l’entreprise, et génère de facto un déficit de confiance.

Si la variation du cours de Bourse traduit l’impact du cyberrisque sur les entreprises cotées, quel est l’indicateur pour les entreprises non cotées ? Investisseurs et repreneurs potentiels analysent et estiment les risques cyber dans leur calcul de valorisation. « La menace cyber impacte la valeur des actifs. Un entrepreneur qui achète des données clients, et qui n’est pas certain de leur sécurité, va généralement défalquer 20 % de la valeur de la société cible », rapporte Laurent Bernier, dirigeant de la société Les Oies du Cyber, spécialisée dans la cybersécurité pour les PME.

L’ampleur des enjeux plaide donc pour une stratégie d’anticipation et une analyse amont du risque cyber. « La cybermenace concerne aussi bien la réputation de l’entreprise que la perte de confiance, poursuit Laurent Bernier. Si l’entreprise se voit piller dix ans d’historique clients, un secret de fabrication dans un vol de données, si une cyberattaque remet en cause la relation avec l’un de ses principaux clients à la suite d’une fuite d’informations, le nouvel acquéreur va perdre une partie de la jouissance future du bien ».

Auditer le système d’information

Un investisseur ou un repreneur va donc s’efforcer de comprendre comment l’entreprise qu’il convoite se protège, se prépare et cherche à diminuer l’impact d’une éventuelle attaque. Pour cela, il va analyser en profondeur les dispositifs de prévention et les outils de réponse. Notamment en menant un audit. « Plus l’entreprise est digitale, plus l’audit est complexe », prévient Laurent Bernier. Il convient de détailler la politique de mots de passe et d’autorisations, les conditions de connexion sur site et en dehors de l’entreprise.

Un audit devrait aussi comporter un scanner des vulnérabilités pour identifier les points faibles des infrastructures matérielles et logicielles afin de détecter rapidement les failles de sécurité qui pourraient être exploitées par une personne malveillante. Enfin, il faut s’assurer que l’entreprise a bien mis au point un plan de continuité efficace en cas d’incident majeur

Pour que cette analyse soit la plus pertinente, l’investisseur ou le repreneur s’entoure en général d’un expert qui devra s’assurer de la qualité des outils informatiques et évaluer le dispositif technique de détection des attaques. Evidemment, cette analyse devrait aussi être conduite par toute entreprise qui souhaite ouvrir son capital ou trouver un repreneur. « Pour prouver sa fiabilité, un vendeur a tout intérêt à anticiper. Cette démarche demande du temps, environ un an. Une entreprise bien protégée, dotée d’une approche globale et structurée, va augmenter sa valeur de 10 à 15 % », conclut l’expert en cybersécurité Laurent Bernier.

Mallory Lallane  Le 22/03/ 2022

78 % des entreprises françaises ont subi une attaque par ransomware au cours de cinq dernières années

Et 69 % d’entre elles ont versé une rançon, selon une étude d’ExtraHop

La nouvelle enquête Cyber Confidence Index d’ExtraHop révèle que les décideurs en matière de sécurité et d’informatique ont confiance dans la posture de sécurité de leur entreprise malgré la fréquence des attaques

Parmi les autres principaux résultats de l’enquête :

  • Coût élevé des ransomwares : 69 % des participants admettent avoir déjà versé une rançon tandis que 36 % des entreprises victimes d’une attaque par ransomware déclarent avoir payé la somme demandée dans la plupart ou la totalité des cas. En outre, les victimes de ransomwares font état d’autres préjudices, parmi lesquels une interruption de l’activité (45 %) ou du travail des utilisateurs (40 %) ou encore une perte de propriété intellectuelle et une atteinte à leur image de marque (41 %).
  • Dommages causés à l’activité : les attaques de ransomwares touchent l’ensemble de l’entreprise. 45 % des participants déclarent avoir subi une interruption d’activité résultant d’attaques contre l’infrastructure informatique (IT), 32 % à la suite d’attaques contre l’infrastructure opérationnelle (OT) et 40 % déplorent une interruption du travail des utilisateurs causée par des attaques ciblant ceux-ci.

Sandra Coret. Le 10 mars 2022.

RISQUE-GESTION DES RISQUES-RISK MANAGER : UNE ACTUALITE CHARGEE

Il y a des semaines où les alertes se multiplient. Nous vivons une de ces périodes.

EN RESUME :

🏅Une multiplication des cyberattaques…

🏅Le cyber risque qui peut devenir risque de réputation (Voir Emma) ; le risque opérationnel qui se peut se transformer en risque de réputation (Affaires Buitoni et Kinder à deux jours d’intervalle)…Transversalité du Risque.

https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:6915342632881725440/

🏅Le risque éthique dans sa dimension gouvernance amplifié par le régulateur-législateur (loi sur le devoir de vigilance) : Mac Donald’s

https://www.linkedin.com/posts/caroline-irigoyen-hse_travail-forc%C3%A9-harc%C3%A8lement-sexuel-abus-de-activity-6917002519051157504-BxF9?utm_source=linkedin_share&utm_medium=member_desktop_web

🏅Le rapport GIEC qui positionne le risque climatique comme risque majeur sur les cartographies…

https://www.linkedin.com/posts/caroline-aubry-_climat-le-mode-demploi-du-giec-pour-activity-6917012187194552320–L0L?utm_source=linkedin_share&utm_medium=member_desktop_web

🏅La guerre en Ukraine qui « révèle » le risque géopolitique…

🏆 Cette actualité rappelle, s’il en est besoin, que le risque est (doit être) une variable stratégique de la réflexion des organisations, que la mise en place d’une gestion des risques de type ERM est incontournable et que la fonction qui est (doit être) à la manœuvre est la Fonction Risk Manager.

C’est ma thématique de recherche. Riche et passionnante.

Bonne lecture.

Ci-dessous un article sur « l’affaire » Buitoni.

E. coli dans les pizzas Buitoni : ouverture d’une enquête pour « homicides involontaires »

Le parquet de Paris a entamé des investigations pour « homicides involontaires », « tromperie » et « mise en danger d’autrui ». Mercredi, la Direction générale de la santé a confirmé qu’il existait un lien entre l’apparition de plusieurs cas graves de contamination d’enfants par la bactérie E. coli et la consommation de pizzas Fraîch’up de Buitoni.

Le groupe Nestlé, propriétaire de la marque Buitoni, fait face à une enquête. Le parquet de Paris a indiqué ce vendredi avoir entamé des investigations après plusieurs cas graves de contamination d’enfants par la bactérie Escherichia coli et des décès, Mercredi, les autorités sanitaires avaient annoncé avoir établi un lien entre la consommation des pizzas surgelées de la gamme Fraîch’up de Buitoni et des cas graves de contamination.

Cette enquête confiée au pôle santé publique (PSP) du parquet de Paris dont la compétence est nationale, a été ouverte le 22 mars. « Le PSP, sur dessaisissement des parquets de Nancy et Saint-Malo et en application de sa compétence en matière d’infractions portant atteinte à la santé », s’est saisi de l’enquête, a ainsi précisé le parquet de Paris.

Deux enfants décédés

Dans le détail, l’enquête porte sur les infractions de « tromperie sur une marchandise, exposition ou vente de produits alimentaires corrompus ou falsifiés et nuisibles pour la santé, mise sur le marché d’un produit préjudiciable à la santé, mise en danger d’autrui, blessures involontaires et homicides involontaires ».

Elle a été confiée à l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp), la Direction générale de la gendarmerie nationale, le service des enquêtes de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et la Brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (BNEVP) du ministère de l’agriculture, a précisé le parquet.

La France connaît depuis fin février une recrudescence de cas de syndromes hémolytiques et urémiques (SHU) liés à une contamination à E. coli. Santé Publique France indiquait mercredi que 75 cas étaient en cours d’investigation, dont 41 pour lesquels des syndromes hémolytiques et urémiques « similaires » ont été identifiés, et 34 pour lesquels des analyses supplémentaires sont en cours. Les enfants malades sont âgés de 1 à 18 ans. Deux d’entre eux sont décédés, même si le lien avec les pizzas n’a pas été confirmé dans leurs cas.

Les premiers tests réalisés par Nestlé, propriétaire de la marque Buitoni, sur le site de Caudry, dans le Nord, où sont fabriquées ces pizzas, sont revenus négatifs . « On ne comprend pas ce qui a pu arriver, mais nous allons développer un protocole d’analyse que nous allons soumettre aux autorités », avait précisé Jérôme Jaton, directeur général industriel de Nestlé, lors d’une conférence de presse ce mercredi.

Source AFP

CA BOUGE DU COTE DU CYBER-RISQUE (1) Contextualisation et modalités des cyber-menaces. Entreprises, municipalités, hôpitaux, écoles…

Les publications sur le Blog seront consacrées pendant les semaines à venir au cyber risque. Rappel de ce qu’est le cyber risque (description du risque ; causes ; conséquences) à travers : 
  • Un article écrit par Cécile Desjardins qui décrit le risque ; dans cet article, elle le contextualise et en présente les différentes  modalités ;
  • Un article sur l’une des dernières victimes de cyber-attaques : l’ENAC ; après les entreprises, les municipalités ou encore les hôpitaux, les écoles… ;
  • Un résumé de ses causes et conséquences et un article sur son coût ;
  • Un point sur les préconisations de l’ANSII pour se prémunir contre une cyber-attaque ;
  •  Un regard vers l’avenir avec le projet de loi d’Orientation et de Programmation du Ministère de l’Intérieur (LOPMI) ;
A lire et à relire sur le blog dans la catégorie Risque et la sous-catégorie cyber-risque et cyber-sécurité :
Le cyber-risque dans les classements de risques :  
https://gestiondesrisques.net/2022/01/20/un-2eme-classement-des-risques-par-les-entreprises-le-barometre-dallianz/ https://gestiondesrisques.net/2022/01/17/classement-des-risques-par-les-entreprises/
La réticence des assureurs à assurer le cyber-risque :
https://gestiondesrisques.net/2021/03/09/risques-assurances-marche-des-assurances-cyberrisque-et-assurances/
 Le RGPD dans le rôle d’amplificateur de risque et la nécessité de mettre en place des plans d’actions :
https://gestiondesrisques.net/2021/01/26/rgpd-best-practices-et-plans-dactions/
Le cyber-risque et le télétravail. Plans d’actions :
https://gestiondesrisques.net/2021/10/06/teletravail-risques-et-plans-dactions-ou-quels-plans-dactions-pour-gerer-les-risques-lies-au-teletravail-et-selon-quelle-approche-2/
https://gestiondesrisques.net/2021/09/14/teletravail-et-risques-2/

CONTEXTUALISATION ET DIFFERENTES  MODALITES DU CYBER-RISQUE

Dix choses à savoir sur le risque cyber

Niveau de la menace, type d’attaques, maillons faibles et nouvelles voies d’entrées : tout ce qu’il faut savoir actuellement sur les actes malveillants envers les dispositifs informatiques.

1. Le risque numéro un

Le risque cyber est désormais considéré par de nombreuses organisations comme leur premier risque. Les « incidents cyber » se placent ainsi en tête du baromètre mondial des risques 2022 d’AGCS, mais aussi aux premiers rangs du classement de Davos, comme de ceux de PwC ou de France Assureurs . De fait, la prise de conscience semble enfin avoir eu lieu : la sécurité numérique est devenue stratégique, perdant ses qualificatifs de « direction technique » ou de « centre de coût » (étude Cesin et Eneid-Transition). Les trois quarts des DSI et RSSI se déclarent désormais confiants sur la capacité des dirigeants à évaluer le risque financier associé aux cyberattaques.

2. Un nombre considérable de victimes

Les chiffres diffèrent d’une étude à l’autre, mais la conclusion est identique : les organisations touchées sont extrêmement nombreuses. Selon le dernier baromètre du Cesin, plus d’une entreprise sur deux aurait subi entre une et trois attaques cyber au cours de l’année 2021 : on parle là des attaques réussies… Avec des conséquences très lourdes. « L’ampleur et la virulence ne cessent d’augmenter », souligne le Cesin, qui révèle que 6 entreprises sur 10 ont connu un impact sur leur business et en particulier une perturbation de la production (21 %), et/ou une compromission d’information (14 %), et/ou une indisponibilité du site web pendant une période significative.

3. Les attaquants sont de plus en plus structurés et spécialisés

Le mythe du jeune hacker a fait long feu. Les cyberattaques sont désormais le fait d’organisations criminelles extrêmement organisées, attirées par des taux de retour sur investissement de l’ordre de 200 à 800 %, selon le cabinet de conseil Wavestone. Certaines se sont spécialisées. Ainsi, le « ransomware as a service » (RaaS) se développe à vive allure. « Les business models ont changé, avec des ransomwares créés par des groupes qui louent leur utilisation à des spécialistes en matière d’entrée par effraction virtuelle, qui nécessite des compétences différentes », souligne Sophos dans son dernier rapport sur les menaces.

Le coût des rançons aurait atteint 500 millions de dollars sur le seul premier semestre 2021.

4. Les rançongiciels font toujours aussi mal

Aussi appelées « ransomware », ces attaques qui consistent à installer un logiciel sur un ordinateur pour en rendre illisibles les données, avant d’exiger une rançon, sont considérées comme la principale menace cyber en 2022 et auraient touché 1 entreprise sur 5 en France. Un récent rapport de l’Anssi constate une hausse de 255 % de ces attaques entre 2019 et 2020, avec pour premières cibles les secteurs de la santé et de l’éducation, les collectivités territoriales et les prestataires de services numériques. Lors de la dernière conférence Panocrim du Clusif, Gérôme Billois, associé cybersécurité et digital trust chez Wavestone, a rappelé que le trésor américain a identifié 5,2 milliards de dollars de transactions en bitcoins liées à l’écosystème des rancongiciels… dont 500 millions sur le seul premier semestre 2021.

5. Le cyberespionnage est un sujet croissant d’inquiétude

Révélée l’été dernier, l’affaire Pegasus a eu le mérite de braquer les projecteurs sur l’importance de la menace. Après, également, les nombreux avertissements lancés ces derniers mois par l’Anssi, plus d’une entreprise sur deux considère élevée la menace en matière de cyberespionnage. « Il y a probablement de nombreuses menaces persistantes avancées (ou attaques APT pour ‘advanced persistant threats’), issues de groupes de cyberespionnage liés à des Etats, qui ne sont pas découvertes », reconnaît Matthieu Faou, chercheur chez Eset.

L’hameçonnage a été le vecteur d’entrée de 73 % des attaques.

6. Le « phishing » reste le vecteur d’attaques le plus fréquent

L’enquête du Cesin montre que l’« hameçonnage » a été le principal vecteur d’entrée pour les attaques subies par 73 % des entreprises. Cybermalveillance.gouv.fr appelle à déjouer les pièges de ces messages frauduleux destinés à leurrer l’internaute pour l’inciter à communiquer des données personnelles (comptes d’accès, mots de passe…) et/ou bancaires en se faisant passer pour un tiers de confiance. En étant par exemple extrêmement attentif sur le « nom de l’expéditeur, une demande inhabituelle, l’incitation à cliquer sur un lien ou une pièce jointe, etc. »

7. Les vulnérabilités logicielles sont aussi beaucoup utilisées

L’exploitation de failles serait à l’origine de 53 % des entrées dans les systèmes (étude Cesin). C’était le cas avec Log4Shell , la faille décelée dans une bibliothèque des systèmes Java et qui s’est abattue en toute fin d’année 2021 sur le monde de la cybersécurité. L’occasion de rappeler la nécessité de réaliser les mises à jour de tous ses systèmes.

8. Les « doubles extorsions » se multiplient

Comme l’avait relevé l’Anssi dès le début 2021, les attaques qui associent chiffrements de systèmes et violations de données sont de plus en plus courantes. Menacer de divulguer ou de vendre les données au plus offrant est aussi un moyen d’accroître la pression sur les victimes : tous les moyens de pression possibles sont désormais utilisés.

9. La supply chain logicielle est un terrible maillon faible.

Preuve en a été faite en 2021, avec les affaires SolarWinds et Kaseya , les attaques sur des sous-traitants informatiques peuvent générer de terribles effets de chaîne et avoir des conséquences désastreuses sur des milliers d’entreprises. « Orchestrées par des criminels cherchant à dérober des données ou simplement à causer le plus de dommages possible auprès des grands fournisseurs SaaS et de leurs clients, ces attaques risquent de se multiplier en 2022 », juge Tom Kellermann, responsable de la stratégie de cybersécurité de VMware.

Les objets connectés sont ciblés par certains groupes d’attaquants.

10. Les systèmes Linux sont aujourd’hui ciblés

Moteur de nombreux grands projets de transformation numérique, le système d’exploitation Linux est aujourd’hui régulièrement visé par les attaquants. C’est aussi le cas de certains objets connectés qui utilisent Linux. « En raison de la grande disponibilité et du support assez médiocre de certaines marques d’appareils connectés bon marché et grand public, aucun obstacle n’est véritablement offert aux attaquants automatisés », relève Sophos, qui s’attend « à ce que les attaques ciblant les serveurs Linux et les produits électroniques grand public se poursuivent sans relâche en 2022 ».

Par Cécile Desjardins. Févr. 2022

L’École Nationale de l’Aviation Civile frappée avec le ransomware Hive

L’ENAC a été frappée, durant le week-end du 12 mars, par une cyberattaque impliquant le ransomware Hive. Ses activités sont fortement perturbées. Une rançon de 1,2 million de dollars est demandée.

Dénonçant le travail d’un chercheur, les cyberdélinquants ayant attaqué l’ENAC ont décidé de revoir à la hausse leurs prétentions, demandant désormais deux millions de dollars de rançon.  

L’une de nos sources vient de confirmer ce qui nous avait été précédemment suggéré, nous fournissant au passage une capture d’écran de l’espace de dialogue ouvert par les cyberdélinquants à l’intention de l’ENAC : l’école a été attaquée avec le ransomware Hive. Les assaillants réclament une rançon de 1 200 000 dollars, en bitcoin.

La direction de la communication de l’ENAC est revenue vers nous, confirmant l’implication d’un ransomware. L’impact de la cyberattaque est effectivement très important à ce stade, jusqu’à affecter la capacité à se déplacer physiquement sur les sites de l’école et à assurer les vols programmés. Les partenaires de l’ENAC ont été informés afin de pouvoir s’isoler de ses systèmes d’information, et la direction générale de l’Aviation civile (DGAC) accompagne l’école dans la gestion de l’incident. Une déclaration publique est en préparation.

C’est un tweet rapidement supprimé qui nous a mis la puce à l’oreille. L’École Nationale de l’Aviation Civile (ENAC) est à l’arrêt depuis ce week-end. Elle a été victime d’une cyberattaque. Compte tenu de l’étendue des effets observables, l’implication d’un ransomware apparaît plus que probable.

L’espace de dialogue ouvert par les cyber-délinquants pour l’ENAC.

De fait, de nombreux services numériques, qui répondaient encore parfaitement présents la semaine dernière, sont aujourd’hui aux abonnés absents, retournant des erreurs 503 (service temporairement indisponible), ou renvoyant sur des pages de maintenance. C’est ainsi notamment le cas pour les services de campus numérique de l’école, ou l’application dite HDA, de gestion des activités. Plus préoccupant, pour certains services numériques, l’erreur retournée est 404 (non trouvé), suggérant, au mieux, la déconnexion de certains systèmes de stockage, au pire leur endommagement, voire chiffrement, par l’attaquant. Un service d’accès distant au système d’information, quant à lui, ne répond tout simplement pas.

Au téléphone, le message est simple : « pour l’instant, nos outils téléphoniques et informatiques sont paralysés ». Et tous les appels sur les numéros fixes sont renvoyés vers un seul et unique poste. Certaines adresses e-mail professionnelles semblent toutefois opérationnelles. Nous avons ainsi tenté de joindre la direction de la communication de l’école, en vain – et cela aussi par téléphone, fixe comme mobile.

Problème, au moins une adresse IP associée à des services de l’ENAC semble également, selon les résolutions DNS, liée à la direction de la technique et de l’innovation (DTI) de la direction des services de la Navigation aérienne (DSNA) de la direction générale de l’Aviation civile (DGAC). De quoi suggérer de potentielles interconnexions, au moins limitées.

Valéry Rieß-Marchive. Mars 2022

UN 2EME CLASSEMENT DES RISQUES PAR LES ENTREPRISES : LE BAROMETRE D’ALLIANZ

Dans le baromètre des risques 2022 d’ALLIANZ :
 
👍Le Cyberrisque, sans surprise, en hausse, risque n°1 depuis 2019. Voir https://gestiondesrisques.net/2020/01/16/contrer-le-cyber-risque-risque-n1-du-barometre-allianz-2019/ En première position dans l’enquête annuelle du cabinet PwC Voir https://gestiondesrisques.net/2022/01/17/classement-des-risques-par-les-entreprises/
 
👍Le risque sanitaire, risque n°4, en baisse.
 
👍Les catastrophes naturelles et le changement climatique respectivement en 3ème et 6ème positions, en hausse tous les deux. 

Baromètre des risques 2022 d’Allianz : les cyberattaques passent en première place, devant la Covid-19 et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement

  • L’interruption d’activité occupe le deuxième rang, car les perturbations massives des chaînes de production et d’approvisionnement ne devraient s’atténuer que progressivement.
  • La pandémie passe de la deuxième à la quatrième place, les entreprises s’estimant généralement bien préparées à de futurs événements.
  • Les catastrophes naturelles et le changement climatique se hissent respectivement en troisième et en sixième position, face à l’augmentation des événements météorologiques graves et des risques liés à la transition.
  • Ce baromètre explore également les principaux risques spécifiques à 20 différents secteurs, notamment pour le Transport (1er Interruptions d’activité), l’Aviation & Spatial (1er Incidents cyber), la Marine (1er Interruptions d’activité), l’Hôtellerie & Tourisme (1er Pandémie).

Paris, le 18 janvier 2022. En 2021, les cyber attaques, les interruptions d’activité et perturbations de la chaîne d’approvisionnement, et les catastrophes naturelles ont durement touché de nombreuses entreprises. Selon le Baromètre des risques 2022 d’Allianz, ces trois risques demeurent les plus importants pour les entreprises. Les incidents cyber arrivent en tête pour la deuxième fois seulement dans l’histoire du baromètre (44 % des réponses). Les interruptions d’activité les suivent de près (42 %) et les catastrophes naturelles grimpent de la sixième à la troisième place (25 %). Le changement climatique bat son record en passant du neuvième au sixième rang (17 %). Enfin, la pandémie descend en quatrième position (22 %).

L’enquête annuelle d’Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS) analyse les opinions de 2 650 experts, notamment des directeurs généraux, gestionnaires de risques, courtiers et assureurs, dans 89 pays et territoires. Consultez le classement complet des risques au niveau mondial, national et pour 20 secteurs différents (Transport, Aviation/Spatial, Marine, Banques et services Financiers, Télécoms, Construction & Immobilier, Divertissement & Médias, Hôtellerie & Tourisme, Services publics, Automobile, Energie, Biens de consommation…) en cliquant sur ce lien et en français en pièce jointe.

« L’interruption d’activité devrait rester la principale thématique de risque sous-jacente en 2022, signale Joachim Mueller, CEO d’AGCS. La plupart des entreprises redoutent avant tout de ne pas pouvoir fabriquer leurs produits ou fournir leurs services. 2021 a connu des bouleversements sans précédent, causés par différents facteurs. Les cyber attaques dévastatrices, les multiples événements météorologiques liés au réchauffement climatique touchant les chaînes d’approvisionnement, ainsi que les difficultés de production et la saturation des transports en raison de la pandémie ont provoqué des perturbations majeures. La situation ne devrait s’améliorer que progressivement cette année. Le renforcement de la résilience face aux nombreuses causes d’interruption d’activité s’avère de plus en plus souvent un avantage concurrentiel ».

Principaux risques en France

Cyberdélinquance : préoccupations liées aux ransomwares et sensibilisation aux vulnérabilités

Les incidents cyber arrivent en tête du Baromètre des risques 2022 d’Allianz et se classent parmi les trois premiers risques dans la plupart des pays étudiés. La hausse récente des attaques par ransomware en constitue la raison majeure. Celles-ci sont considérées comme la principale menace cyber en 2022 par les personnes interrogées (57 %). Ce phénomène révèle des tendances préoccupantes, telles que les stratégies de ‘‘double extorsion’’ qui associent les chiffrements de systèmes et les violations de données, l’exploitation de vulnérabilités logicielles qui peut toucher des milliers d’entreprises (comme Log4J et Kaseya) ou le ciblage d’infrastructures physiques essentielles (comme Colonial Pipeline aux États-Unis). La cyberdélinquance représente aussi une source d’inquiétude majeure au regard des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) des entreprises. Les sondés reconnaissent la nécessité de renforcer la résilience et la préparation aux risques de défaillance, sous peine de subir les mesures des régulateurs, investisseurs et autres parties prenantes.

« Les attaques par ransomware sont devenues très lucratives pour les cyber délinquants, qui perfectionnent leurs stratégies et peuvent aujourd’hui opérer avec un simple abonnement de 40 dollars et quelques connaissances informatiques. La commercialisation des outils de cyberdélinquance facilite l’exploitation des vulnérabilités à grande échelle. Les attaques sur les chaînes d’approvisionnement technologique et les infrastructures essentielles vont se multiplier », prévient Scott Sayce, directeur mondial de l’assurance cyber chez AGCS.

Les interruptions d’activité représentent le deuxième risque le plus préoccupant. Durant une année marquée par des perturbations majeures, les vulnérabilités des chaînes d’approvisionnement et des réseaux de production modernes ont été plus que jamais mises en évidence. L’enquête révèle également que l’incident cyber constitue la cause d’interruption d’activité la plus redoutée, compte tenu de l’augmentation des attaques par ransomware, mais aussi de la dépendance au numérique et du télétravail. Les catastrophes naturelles et la pandémie sont les deux autres principales causes d’interruption d’activité, selon les personnes interrogées.

En 2021, les hausses de la demande consécutives aux confinements ont aggravé les perturbations des chaînes de production et d’approvisionnement liées à la fermeture d’usines en Asie et à un engorgement inédit des ports à conteneurs en raison de la Covid-19. Les retards causés par la pandémie se sont ajoutés à d’autres problèmes logistiques, comme le blocage du canal de Suez ou la pénurie mondiale de semi-conducteurs après les fermetures d’usines à Taïwan, au Japon et au Texas, provoquées par des incendies et des événements météorologiques.

« La pandémie a démontré que l’interconnexion des chaînes d’approvisionnement modernes et la combinaison de différents événements pouvaient créer des perturbations majeures. Pour la première fois, la résilience des chaînes d’approvisionnement a été éprouvée dans le monde entier jusqu’au point de rupture », fait remarquer Philip Beblo, directeur Dommages aux biens Technologie, Médias et Télécoms chez AGCS.

Selon le récent Global Trade Report d’Euler Hermes, les fortes perturbations de la chaîne d’approvisionnement causées par la pandémie de Covid-19 devraient se poursuivre au cours du deuxième semestre 2022. Toutefois, les difficultés liées au déséquilibre entre l’offre et la demande mondiales, ainsi qu’à la saturation du transport par conteneurs devraient s’atténuer, en supposant qu’il n’y ait pas d’autres développements inattendus.

La sensibilisation aux risques d’interruption d’activité est aujourd’hui une question stratégique essentielle pour l’ensemble de l’entreprise. « Les dirigeants veulent une plus grande transparence des chaînes d’approvisionnement. Les organisations investissent dans des outils et travaillent sur des données afin de mieux comprendre les risques et de mettre en place des inventaires, redondances et plans d’intervention visant à garantir la continuité d’activité », souligne Maarten van der Zwaag, directeur mondial du conseil en risques Dommages aux biens chez AGCS.

Après l’amélioration de la préparation aux pandémies : renforcer la résistance au changement climatique

Si le risque de pandémie reste une préoccupation majeure pour les entreprises, il descend de la deuxième à la quatrième place (avant émergence du variant Omicron). La crise de la Covid-19 assombrit toujours les perspectives économiques de nombreux secteurs, mais il est encourageant de constater que les entreprises semblent s’être bien adaptées. La majorité des sondés (80 %) estiment qu’ils sont suffisamment ou bien préparés à un futur incident. L’amélioration de la gestion de la continuité d’activité est la principale mesure prise pour accroître la résilience des entreprises.

La progression des catastrophes naturelles et du changement climatique est révélatrice. Étroitement liés, ces deux risques se classent respectivement à la troisième et à la sixième place. Ces dernières années, la fréquence et la gravité des événements météorologiques se sont accrues en raison du réchauffement climatique. En 2021, le total des pertes assurées dans le monde au titre des catastrophes naturelles devrait dépasser les 100 milliards de dollars, battant ainsi un record pour la quatrième année consécutive. L’ouragan Ida aux États-Unis a sans doute été le sinistre le plus coûteux. Toutefois, plus de la moitié des pertes sont liées à des risques dits secondaires. Ainsi, les inondations, fortes pluies, orages, tornades et même gelées hivernales, qui sont souvent des phénomènes locaux, s’avèrent de plus en plus coûteux. Parmi eux, citons la tempête hivernale Uri au Texas, la dépression Bernd qui a provoqué des inondations catastrophiques en Allemagne et au Benelux, les fortes inondations dans la ville chinoise de Zhengzhou, ou encore les canicules et les incendies de forêt au Canada et en Californie.

Les personnes interrogées dans le cadre du Baromètre des risques d’Allianz se déclarent principalement préoccupées par les événements liés au changement climatique qui causent des dommages aux biens des entreprises (57 %), et par les impacts sur l’activité et la chaîne d’approvisionnement (41 %). Leurs autres sujets d’inquiétude concernent la gestion de la transition vers l’économie décarbonée (36 %), la conformité à une réglementation et à des exigences d’information complexes. La prévention des risques de contentieux liés à une action insuffisante pour lutter contre le changement climatique est également citée par 34 % des répondants.

« Certes, les problèmes majeurs tels que la pandémie et la volatilité de l’environnement économique dominent la gestion des risques au quotidien. Cependant, la pression exercée sur les entreprises pour qu’elles agissent face au changement climatique s’est sensiblement accrue au cours de l’année, observe Line Hestvig, directeur Durabilité chez Allianz SE. Nous constatons une tendance nette vers la mise en place, au sein des entreprises, de compétences spécialisées dans l’atténuation du risque climatique, réunissant des experts en gestion des risques et en développement durable ».

Les entreprises et les assureurs doivent aussi renforcer la résistance aux événements météorologiques extrêmes. « Des événements autrefois centennaux pourraient survenir plus fréquemment à l’avenir et dans des régions jusque-là considérées comme ‘‘sûres’’. Les bâtiments et les plans de continuité d’activité doivent être plus solides pour pouvoir y faire face », conclut Maarten van der Zwaag.

Autres risques en hausse et en baisse dans le Baromètre des risques 2022 d’Allianz :

  • La pénurie de maind’œuvre qualifiée (13 %) fait son entrée dans le top 10 des risques, à la neuvième place. Il a rarement été aussi difficile d’attirer et de retenir les talents. Les sondés classent ce risque parmi les cinq premiers dans les secteurs de l’ingénierie, de la construction, de l’immobilier, des services publics et de la santé. Ils le placent au premier rang dans les transports.
  • Les évolutions législatives et réglementaires restent à la cinquième place (19 %). Les principales mesures réglementaires concernant les entreprises en 2022 portent sur la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles dans le numérique, ainsi que les objectifs de durabilité environnementale, avec la taxonomie verte européenne.
  • Les incendies et explosions (17 %), qui constituent un risque permanent pour les entreprises, se classent à la septième place, comme l’année dernière. Les évolutions du marché (15 %) chutent de la quatrième à la huitième place. Enfin, les évolutions macroéconomiques (11 %) descendent de la dixième à la huitième place.

 Florence Claret. Contact Presse Allianz

CLASSEMENT DES RISQUES PAR LES ENTREPRISES

Il est toujours intéressant de faire un point sur le classement des risques par les entreprises.
👍 Le Cyberrisque, sans surprise, risque n°1.
👍 Plus inattendu et enseignement intéressant : le cyberisque, devant le risque sanitaire.
👎 Malheureusement sans surprise : le risque climatique, risque n°4 ; mais l’évolution, même si elle est lente, est positive.

La cybersécurité inquiète plus les patrons que le Covid

L’enquête annuelle du cabinet PwC auprès de dirigeants d’entreprises partout dans le monde révèle leur confiance dans leur activité. S’étant adaptés à la crise sanitaire, ils ont pour principal sujet de préoccupation la sécurité de leurs systèmes informatiques.

Visiblement, les chefs d’entreprise n’ont guère de crainte sur les conséquences à venir de la pandémie du Covid-19 dans sa variante Omicron. Selon l’enquête annuelle effectuée par le cabinet PwC en interrogeant quelque 4.500 patrons de 89 pays, l’optimisme est de mise.

Plus de 75 % d’entre eux s’attendent à ce que la croissance économique s’améliore dans les douze prochains mois. Ils sont même 85 % en France à se montrer aussi confiant dans l’avenir. « C’est la première fois, dans notre enquête, que les chefs d’entreprises français sont plus confiants que leurs homologues des autres pays », observe Patrice Morot, Président de PwC France et Maghreb.

Les patrons français sont parmi les plus optimistes au monde.
Les patrons français sont parmi les plus optimistes au monde.PwC

En filigrane, l’optimisme se fonde sur le fait que les entreprises se sont adaptées à la situation sanitaire. « Nous ne sommes plus en mars 2020 où tout le monde était confiné, les villes étaient désertes et certaines entreprises obligées de fermer », témoigne Patrice Morot.

La Chine se distingue

A court terme cependant, les patrons chinois se montrent plus soucieux que leurs homologues étrangers en ce qui concerne l’évolution de leur chiffre d’affaires. Seulement 48 % d’entre eux s’attendent à une amélioration de leur activité dans l’année qui vient contre 67 % pour les patrons américains et 60 % pour les européens. Sans doute faut-il voir là les répercussions liées aux difficultés du groupe immobilier chinois Evergrande . De plus « les perspectives d’investissement se sont dégradées et la stratégie « zéro covid » du gouvernement chinois, mise à mal par le variant Omicron, pèse sur le moral des chefs d’entreprise », ajoute Patrice Morot. A plus long terme, l’écart entre les patrons chinois et étrangers s’estompe. Ensemble, ils sont optimistes à 64 % sur l’évolution de leur chiffre d’affaires d’ici à 3 ans. Ils sont 77 % aux Etats-Unis et 72 % en France.

La cybersécurité en priorité

En règle générale, les entreprises se sont adaptées à la crise sanitaire et vivent avec.

Dans un monde de plus en plus numérisé […], il est logique que les patrons se préoccupent de la sécurité de leurs infrastructures informatiques pour répondre aux nouveaux usages de leurs clients

La principale préoccupation des patrons concerne les risques liés à la cybersécurité. « Dans un monde de plus en plus numérisé auquel la crise sanitaire a donné un nouveau coup de fouet avec la hausse des achats via internet, il est logique que les patrons se préoccupent de la sécurité de leurs infrastructures informatiques pour répondre aux nouveaux usages de leurs clients », explique Patrice Morot.

Davos : des dirigeants particulièrement pessimistes

Les chefs d’entreprise français se distinguent de leurs homologues étrangers par le fait qu’ils placent, pour 40 % d’entre eux, les risques géopolitiques au deuxième rang de leurs inquiétudes. Sans doute faut-il y voir la forte dépendance des grands groupes mondiaux français aux importations, avance PwC. Les risques de rupture d’approvisionnement et les pénuries qui en découlent sous-tendent le débat actuel des relocalisations d’activité en France .

La décarbonation à la traîne

A l’heure où la lutte contre le changement climatique prend de l’ampleur dans un contexte de décarbonation de l’industrie, les patrons admettent un retard certain. Seulement 22 % d’entre eux ont pris des mesures en faveur de la neutralité carbone et 29 % prévoient de le faire. « Pour les deux tiers, ce sont des dirigeants d’entreprises mondiales. Si nous assistons à une véritable prise de conscience sur le sujet, les dirigeants des entreprises de taille intermédiaire abordent plus difficilement les enjeux climatiques » tempère Patrice Morot.

Richard Hiault. 17 janvier 2022.

METAVERS. LA CONTREFACON, VERSION DIGITALE

Je ne pensais pas que l’actualité me permettrait si rapidement d’illustrer le risque de propriété intellectuelle. Ci-dessous un article qui vous explique de qu’est la contrefaçon version digitale.

  • Cet article termine la série consacrée à l’élargissement du risque qui oblige les entreprises à faire face à des risques potentiels qui sortent du champ de compétences des experts qui n’ont ni la connaissance, ni l’expérience pour répondre à un avenir qu’ils ne connaissent pas.
  • Il illustre également la transversalité du risque : métavers, risque de propriété industrielle et risque de réputation (atteinte à la marque).

Hermès s’oppose aux contrefaçons dans le métavers

La marque de luxe dénonce un artiste pour avoir vendu des sacs Birkin numériques sous forme de NFT.

Le MetaBirkin est la création de Mason Rothschild basé à Los Angeles. Sa reproduction digitale du modèle iconique – dédiée à l’actrice et chanteuse Jane Birkin – a été présentée début décembre à Art Basel Miami en «hommage au sac à main le plus célèbre d’Hermès». Prenant position pour une mode du luxe favorable à l’environnement et au bien-être animal, sa gamme a été intentionnellement parée de fausse fourrure.

Rothschild n’a conçu que 100 MetaBirkins, créant un niveau d’exclusivité comparable à l’original qui se vend aux alentours de 9000 dollars en magasin. Représentant le comble du luxe, certains Birkin en croco ont atteint des centaines de milliers de dollars dans des ventes aux enchères.

Les MetaBirkins ont rapporté près de 800’000 dollars en cinq jours, mais l’enseigne française, dans un communiqué repris par le Financial Times, a déclaré: «Hermès n’a pas autorisé ni consenti à la commercialisation ou à la création de notre sac Birkin. Ces NFT portent atteinte à notre image de marque et à la notion de propriété intellectuelle. Ils sont un exemple de faux produits Hermès dans le métavers.»

Le projet MetaBirkin de Rothschild est la suite de son projet Baby Birkin NFT réalisé en partenariat avec un autre artiste, Eric Ramirez, qui avait fait sensation en mai dernier. Le Baby Birkin, une animation d’un sac Birkin pixelisé translucide où est niché un foetus, est un «clin d’oeil à la position très recherchée du sac à main dans la culture pop». L’œuvre s’est vendue pour 23’500 dollars.

Rothschild n’a pas encore commenté publiquement les accusations d’Hermès à son égard, mais s’insurge à son tour contre des copies de ses MetaBirkins en vente sur OpenSea, la même plateforme qui hébergeait ses originaux.

1. Blog Emily Turrettini

LE RISQUE, VARIABLE STRATEGIQUE DE LA REFLEXION DES ENTREPRISES (5) LE RISQUE DE PROPRIETE INTELLECTUELLE.  

Cette semaine, un article très court pour mieux connaitre un risque souvent passé sous silence : le risque de propriété intellectuelle.

Nous nous retrouvons en 2022. Je vous souhaite de belles fêtes de fin d’Année 🎄 

« La gestion des risques de propriété intellectuelle, un enjeu crucial pour les entreprises »

Les actifs immatériels comme les brevets, marques, droits d’auteur ou secrets d’affaires représentent plus des trois quarts de la valeur de la plupart des entreprises. La gestion de la propriété intellectuelle (PI), des risques associés et du transfert à l’assurance, est donc un enjeu crucial, voire une question de survie pour les PME selon Marie L’Affeter, directeur de la souscription propriété intellectuelle chez Tokio Marine HCC.

Qu’est-ce qui aujourd’hui constitue la valeur d’une entreprise ?

Les actifs immatériels tels que les droits de PI représentent aujourd’hui la majorité de la valeur de beaucoup d’entreprises, voire constituent leur atout le plus précieux. Nous sommes désormais dans une économie de la connaissance : quand les actifs immatériels ne pesaient que 10 % de la valeur des entreprises de l’indice S&P 350 Europe en 1975, leur part s’élève désormais à plus de 80 % (étude OceanTomo). Comme le prédisait Mark Getty, petit-fils du magnat américain du pétrole : « La propriété intellectuelle est le pétrole du XXIe siècle. »

Quel impact cette place prépondérante de la PI a-t-elle sur la gestion des risques ?

La majorité des entreprises a une exposition croissante aux risques liés à la PI, qu’elle en ait conscience ou non. La valeur commerciale et stratégique des droits de PI explique l’augmentation constante des demandes de droits de PI et du nombre de litiges. Ainsi, l’an dernier, malgré une baisse de 3,5 % du PIB mondial, les demandes de brevets à l’international ont progressé de 4 % pour atteindre le record de 275 900, selon l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI).

Les dirigeants doivent comprendre l’importance des droits de PI pour leurs objectifs commerciaux et avoir une stratégie de gestion de la PI et de transfert des risques en adéquation. En effet, seulement 15 % environ des actifs immatériels sont assurés actuellement contre plus de 60 % des actifs matériels (Financial Impact of IP & Cyber Assets : 2020 Aon-Ponemon Global Report)…

Le marché a besoin de bien comprendre les enjeux des risques PI et l’intérêt de leur transfert aux assureurs. En tant qu’assureur PI, nous permettons à une entreprise mise en cause de résister en conservant une tranquillité financière, et lui apportons notre expertise dans la gestion de litiges souvent complexes.

Quelle est votre perception actuelle du marché ?

Le marché de l’assurance PI est un marché de niche en pleine évolution depuis deux ans. Par exemple, les clauses d’indemnisation non plafonnées liées à la violation de droits de PI deviennent des standards en matière d’obligations contractuelles entre vendeurs, clients et partenaires, et leur assurance est de plus en plus exigée. 

LE RISQUE, VARIABLE STRATEGIQUE DE LA REFLEXION DES ENTREPRISES (4). DUE DILIGENCES : LE CAS DES INTERMEDIAIRES

Dernier ou avant-dernier partage avant Noël. Je vous souhaite à tous de bonnes fêtes. Et je joins le visuel « clin d’oeil » de l’an dernier pour profiter des vacances pour partager, lire toujours et encore…

Comment le risque est devenu une variable stratégique. Deux facteurs explicatifs sont l’élargissement du domaine du risque et son amplification depuis 2004 par le régulateur-législateur.

  1. Les due diligences sont un de ces nouveaux risques que je vous présente depuis plusieurs semaines. L’article que je vous propose cette semaine vous le présente en trois étapes de la démarche de gestion des risques : identification ; évaluation et cartographie ; mise en oeuvre de plans d’actions ; diffusion des résultats au sein de l’organisation pour que se développe une culture du risque. 
  2. Ce nouveau risque entre dans le champ de l’amplification sociale du risque.  Comme le suggère le concept d’amplification sociale du risque, les risques sont amplifiés et instrumentalisés par des institutions telles que le régulateur-législateur et les médias (Pidgeon et al, 2003). Le rôle du régulateur-législateur a commencé en France avec la Loi de Sécurité Financière. Sur fond de scandales et de crise, les interventions du régulateur-législateur  ont amèné les entreprises à renforcer les systèmes de contrôle interne et de gestion des risques : loi du 3 juillet 2008, ordonnance du 8 décembre 2008 ; rapport du 8 décembre 2009de l’AMF ; loi Sapin II du 9 décembre 2016

RAPPEL LOI SAPIN II

La loi Sapin II vise à prévenir les risques de blanchiment des capitaux, de financement du terrorisme et de la corruption – la corruption est le fait pour toute personne de solliciter une personne dépositaire de l’autorité publique, moyennant rémunération, un acte relevant de ses fonctions Elle propose six mesures pour cartographier le risque de corruption et le prévenir au niveau organisationnel et individuel. Cette loi n’oblige pas à une communication extérieure spécifique mais elle engage la responsabilité personnelle des dirigeants et celle de la société en tant que personne morale.

Nicolas Dufour et moi-même présentons davantage la loi Sapin II ainsi que les réglementations en vigueur et la soft-law (principe de précaution) dans notre ouvrage ; voir « La Fonction Risk Manager. Organisation. Méthodes et Positionnement », Ed Gereso, p.50. 

https://www.la-librairie-rh.com/livre-entreprise/la-fonction-risk-manager-fris.html

LIRE OU RELIRE

Vous pouvez également lire ou relire d’autres articles sur ce sujet sur le blog dans les rubriques corruption et/ou Loi Sapin II ou en recherchant par mots clés ou dans les archives mensuelles par date. .

Due diligences : le cas des intermédiaires

Obligation légale en vertu de la loi Sapin II, les due diligences apparaissent comme l’un des piliers principaux de tout programme de conformité robuste, que celui-ci soit dédié à l’anticorruption ou à d’autres enjeux ESG. Parmi les tiers à évaluer – clients, fournisseurs et intermédiaires – ces derniers demeurent les plus à risque. Comment les définir ? Comment les évaluer ? Quelles mesures de remédiation adopter pour continuer de nouer des relations contractuelles avec eux ? C’était l’objet de notre dernier atelier pratique !

L’intermédiaire, un (in)dispensable ?

Le recours à des intermédiaires pour faciliter, mener à leur terme ou sécuriser des relations commerciales est une pratique courante du commerce international et du marché à l’export. Cet usage, légal, s’avère néanmoins porteur de risques juridiques, financiers et réputationels conséquents eu égard aux réglementations anticorruptions. Un grand groupe européen du secteur de l’aéronautique en a récemment fait les frais en étant condamné au paiement d’une amende de plusieurs milliards d’euros pour des allégations de corruption via des réseaux d’« agents » – l’autre dénomination des intermédiaires.

Si l’emploi de ce type de tiers reste autorisé, de nombreuses entreprises souhaitent désormais le limiter au maximum. Certaines d’entre elles assument même de ne plus y avoir recours du tout, quitte à se fermer certains marchés.

Reste que pour certains marchés, le concours d’agents continue d’apparaitre comme indispensable pour de nombreuses équipes commerciales. « C’est un enjeu culturel » affirme l’un des experts qui s’est exprimé lors de notre dernier atelier pratique, « mais il est maintenant fondamental de remettre en cause ces pratiques et de s’interroger systématiquement sur l’opportunité réelle de recourir à ce type de tiers ». S’il convient alors de restreindre l’usage d’intermédiaires aux situations de nécessité, ce délaissement progressif doit néanmoins s’accompagner d’un « développement des capacités d’intelligence stratégique et économique au sein même des entreprises ou dans leur environnement proche » avance un autre participant.

Évaluer et remédier

Lorsque l’entreprise juge nécessaire de recourir à un intermédiaire, elle se trouve alors dans l’obligation de conduire une due diligence à son égard, c’est-à-dire une évaluation préalable de sa maturité vis-à-vis de la prévention de la corruption. Pour cela, encore faut-il que tout le monde s’accorde sur ce que recouvre la notion d’intermédiaire. Bien qu’elle puisse varier significativement en fonction des sociétés considérées, tous les experts interrogés s’accordent sur le fait que la qualité d’intermédiaire ne dépend pas des appellations que peuvent en donner les opérationnels : consultants, agents commerciaux, prestataires de services, voire traders, lobbyistes, avocats ?

Aussi pour faciliter le travail des équipes E&C, il peut être judicieux de recenser et de cartographier le type d’intermédiaires couramment utilisés dans l’entreprise, d’en dresser une typologie et de définir pour chacun d’entre eux les rôles et responsabilités à priori attendus. Cet exercice facilitera ensuite grandement le travail du compliance officer lors du suivi de la relation ou de prochaines relations contractuelles.

En fonction de la taille et de l’organisation des entreprises, le process de due diligence en tant que tel est soit centralisé, soit délégué aux compliance officers locaux. L’évaluation s’effectue grâce à des outils informatiques et des bases de données bien connues des professionnels du domaine, soit en externe grâce à des prestataires de service spécialisés. Les solutions disponibles – et par conséquent les due diligence réalisées – sont donc assez similaires entre les différentes entreprises.

En revanche, la façon de traiter les résultats délicats diffèrent. Selon la criticité du risque, les mesures de remédiation varient et vont de l’inscription de clauses anti-corruption spécifiques, à l’audit sur pièce voire sur site, jusqu’au refus pur et simple de nouer une relation contractuelle, même si cela peut signifier le retrait pur et simple d’un marché potentiel.

Une culture de la due diligence

Pour renforcer la robustesse du dispositif de due diligence, tout en favorisant une culture de compliance au sein de l’entreprise, de nombreuses directions E&C délèguent en partie le process de due diligence aux équipes locales et aux opérationnels en charge de la relation avec l’intermédiaire. Ainsi il peut être demandé aux équipes commerciales de réaliser une due diligence de premier niveau, superficielle mais suffisante pour écarter les intermédiaires les plus à risques.

Ce transfert de responsabilité partiel participe à la sensibilisation des opérateurs et à l’intégration des contraintes légales au plus près de l’activité. Cette acculturation doit en outre permettre une meilleure compréhension de la part de ces derniers des contraintes de temps et de budget attachées à la réalisation de due diligences robustes.

Pour ce faire, les équipes opérationnelles doivent être formés aux enjeux de l’anticorruption et à l’utilisation des outils informatiques de screening. A ces actions de sensibilisation, peuvent s’adjoindre, le cas échéant, des mesures de sanction (blâmes, avertissements, assortis généralement de sessions de formation dédiées) en cas de non-respect de l’obligation de due diligence précontractuelle.

Récemment, une juridiction est même aller jusqu’à considérer que le licenciement d’un directeur commercial qui ne s’inquiétait pas de la due diligence anti-corruption devant être réalisée avant la signature d’un contrat reposait bien sur une cause réelle et sérieuse[1]. Un argument massue qui devrait permettre aux compliance officers de rappeler à ceux qui l’oublieront, que les due diligences sont belles et bien devenues des prérequis indispensables à toute relation contractuelle avec un intermédiaire… A bon entendeur !

[1] https://www.doctrine.fr/d/CA/Angers/2021/C65C9311DC30A792F5983

Mai 2021