Cyber risque : le point de vue des assureurs

« Le cybersilencieux » : le risque qui inquiète les assureurs

Les cyberattaques peuvent faire jouer des contrats classiques d’assurance dommages ou de responsabilité civile, démultipliant l’exposition des assureurs à ce risque. L’heure est à la prise de conscience du « silent cyber » et à la nécessité de clarifier les contrats.

Les  cyberattaques font planer une menace « silencieuse » sur les assureurs. Des contrats classiques d’assurance dommages (IARD) ou de responsabilité civile peuvent en effet être mis en jeu, alors qu’ils avaient souvent été conçus quand la menace n’était pas si forte qu’aujourd’hui. « Toute police qui ne comporte pas une exclusion explicite pour les cyberincidents peut être exposée », soulignaient les analystes de S&P Global Ratings dans un rapport publié en août.

« Les assureurs en sont à des stades différents dans l’évaluation de leur véritable exposition cyber, comprenant le ‘silent cyber’. C’est une priorité pour l’industrie parce que les limites d’exposition dans les polices d’assurance dommages des entreprises sont souvent plusieurs fois supérieures à celles accordées par les polices cyberdédiées », alertait l’agence Moody’s dans un rapport paru cet été. Autrement dit, les enjeux financiers peuvent être colossaux.

Couvertures « affirmatives »

Rien d’étonnant donc, si « la volonté des assureurs aujourd’hui est de couvrir les incidents cyber dans des polices spécifiques, car les polices traditionnelles ne sont pas tarifées pour couvrir ces risques », comme l’explique Ezéchiel Symemouh, chez le courtier Gras Savoye Willis Towers Watson.

Les compagnies semblent en tout cas bien décidées à s’attaquer au « cybersilencieux » et aux zones grises qui peuvent exister dans leurs contrats. « Nous travaillons actuellement sur ce sujet. Nous devrions nous orienter vers des couvertures affirmatives qui détaillent ce qui est couvert et ce qui ne l’est pas, afin que tout soit transparent pour le client », explique ainsi Paul Sterckx, directeur du département risques financiers d’AIG en France.

Mouvement très remarqué dans le secteur, le géant mondial de l’assurance Allianz est en train de déployer une nouvelle stratégie de  souscription des cyberrisques , en commençant par AGCS, sa filiale dédiée aux grands risques.

Des régulateurs se sont eux aussi emparés du sujet, à l’image de la Prudential Regulation Authority en Angleterre, qui a appelé en début d’année les assureurs britanniques à mettre en place des plans d’action.

Laurent Thévenin

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