Bonjour, c’est la rentrée du blog.
La même méthode :
- Un thème approfondi sur deux ou trois semaines ; un contenu par semaine.
- Une structuration pour réfléchir le risque : contextualisation et définition du risque / identification du ou des risques / proposition de Plans d’Actions.
- Un fil conducteur : le rôle du Risk Manager pour prévenir les risques.
- Les sources des articles.
Pour approfondir :
Un ouvrage de référence sur les fondamentaux de la gestion des risques et la fonction Risk Manager : « La Fonction Risk Manager. Organisation, Méthodes et Positionnement. » Editions Gereso. C.Aubry et N.Dufour.
https://www.la-librairie-rh.com/livre-entreprise/la-fonction-risk-manager-fris.html
Le programme des trois semaines à venir :
Aujourd’hui, 14 septembre 2021
- Définition du télétravail et rappel du contexte.
- Les risques liés à un télétravail non-encadré.
- Télétravail et Cyber-malveillance.
A relire sur le blog dans la catégorie Risques, rubrique télétravail :
- « Télétravail et harcèlement managérial »
- « Des recommandations de sécurité informatique
La semaine du 20 septembre
Exemple de PA – L’exemple du télétravail dans le secteur bancaire : l’importance des accords d’entreprise pour prévenir le risque.
La semaine du 27 septembre :
Exemple de PA – Télétravail et déconfinement : l’humain reste le pivot essentiel.
Définition
Le télétravail est défini par l’article L.1222-9 du code du travail : « Désigne toute forme d’organisation du travail dans laquelle un travail qui aurait également pu être exécuté dans les locaux de l’employeur est effectué par un salarié hors de ces locaux de façon volontaire en utilisant les techniques de l’information et de la communication. »
Rappel du contexte
41% des salariés ont eu recours au télétravail pendant le premier confinement, avec un retour à la normale avec 31% des salariés en télétravail en décembre 2020 (30% en novembre 2019).
Le télétravail peut être mis en place par tout moyen. C’est de cette diversité que vient le risque. Si vous ne mettez pas un cadre normé, vous prenez des risques.
Quels sont les risques liés au télétravail ?
Caroline Diard – Enseignant-chercheur en Management des RH et Droit (ESC Amiens) – identifie les risques suivants :
- Cyber-malveillance (surexposition au risque)
- Risques psychosociaux (Burn-out, stress)
- Harcèlement
- Hyper-connectivité
- Surcharge de travail
- Contrôle exacerbé
- Perte de concentration et erreur opérationnelle
- Fraude interne.
Je vous propose ci-dessous un article sur le premier de ces risques.
Le télétravail accroît le risque de cyberattaques
Analyse
L’essor du télétravail, lié à l’épidémie de Covid-19, a rendu les entreprises davantage vulnérables face aux hackers, qui prennent pour cible des grands groupes comme des PME. Les pirates se servent des ordinateurs personnels des salariés pour entrer dans le réseau de leurs entreprises.
Depuis le mois de mars, la plateforme publique cybermalveillance.gouv.fr, qui aide entreprises et particuliers à se défendre face aux attaques informatiques, a vu sa fréquentation augmenter de plus de 300 %. « Pendant le confinement, on a constaté une forte hausse d’actes de malveillance contre des grandes et petites entreprises, notamment de ransomware », explique Jérôme Notin, directeur général de la plateforme.
Ces « rançongiciels » s’attaquent à un ordinateur ou un réseau informatique, cryptent les données et les « prennent en otage ». Un message s’affiche sur l’écran des ordinateurs, indiquant le montant à payer pour retrouver l’accès aux fichiers dérobés.
Ces dernières semaines, les experts en piratage, nommés hackers, ont pris pour cible de gros groupes pour leur soutirer de l’argent. L’assureur MMA, le groupe audiovisuel France Télévisions, le constructeur automobile Honda… À chaque fois, des milliers de clients sont affectés. Et ce phénomène est mondial : le 23 juillet, les utilisateurs des GPS et montres connectées Garmin se sont retrouvés sans signal. L’entreprise américaine a payé une rançon de 10 millions de dollars, d’après les révélations du site d’aide informatique Bleeping Computer.
Le télétravail, un terrain fertile
Le télétravail s’est révélé un terrain fertile pour ces attaques. « Les cybercriminels sont passés par les machines personnelles des salariés pour se connecter au réseau des entreprises », constate Jérôme Notin. Les ordinateurs personnels, transformés du jour au lendemain en outils de travail, ne disposent pas de logiciels aussi efficaces que ceux des postes de bureau pour bloquer un virus ou détecter un risque.
« Les entreprises risquent de payer pendant longtemps cette généralisation du télétravail, qui s’est faite sans aucune prise en compte des contraintes de sécurité informatique », regrette le directeur général. Car les cyberattaques ne se manifestent pas toujours immédiatement. Il faut le temps, pour ses auteurs, d’exploiter les données et de détruire les sauvegardes qu’en font les entreprises.
Tout part d’un hameçonnage
Toutefois, ces attaques étaient déjà légion avant le confinement. La Commission européenne a estimé que 80 % des entreprises du Vieux Continent avaient connu, en 2018, « au moins un incident lié à la cybersécurité ». Ceux-ci partent souvent d’un hameçonnage : un message d’une source jugée fiable, comme un site ou un tiers dont l’identité a été usurpée, invite l’employé à ouvrir un lien ou un document d’apparence anodine, par exemple nommé « facture.doc » ou « formulaire.doc », qui infecte l’ordinateur.

D’après le dernier rapport de l’assureur spécialisé Hiscox, l’impact économique des cyberattaques contre les sociétés a été multiplié par six en un an. « Nos adversaires sont plus efficaces que jamais », commente Astrid-Marie Pirson, directrice de la souscription chez Hiscox France. Sur un panel représentatif d’entreprises de huit pays, le coût médian de ces attaques est de 50 000 €.
Aux pertes liées à l’arrêt brutal de l’activité (impossibilité de communiquer, facturer, livrer) s’ajoutent les conséquences sur l’image de l’entreprise. « Ces incidents font l’objet de plus de publicité qu’il y a quelques années, notamment en raison du règlement général sur la protection des données (RGPD), qui impose aux entreprises de notifier à leurs clients les attaques dont elles ont été victimes et donc les risques de violation de leurs données », remarque Astrid-Marie Pirson. Elle rappelle le chiffre présenté par Hiscox : 80 % des entreprises ayant perdu toutes leurs données font faillite dans l’année qui suit l’attaque.
« Personne n’est à l’abri ! »
En 2019, Delphine Chevallier a fondé Thalia NeoMedia pour former employeurs et salariés à la « cyberimmunité ». « Beaucoup de chefs d’entreprise me disent qu’ils ne risquent rien car ils ne veulent de mal à personne. C’est faux, personne n’est à l’abri ! Bien sûr, les grands groupes sont des cibles du fait de leurs activités, explique-t‑elle. Mais la cybermalveillance est un phénomène global. »
La recommandation de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) est de ne pas payer la rançon, mais de se rendre sur le site cybermalveillance.gouv.fr pour alerter des experts, et de porter plainte. « Même en payant la rançon, on n’est pas sûr de retrouver les données, parfois déjà détruites »,explique Delphine Chevallier.
D’après la dernière enquête du Club des experts de la sécurité de l’information et du numérique (Cesin), seules 4 entreprises sur 10 s’estiment suffisamment préparées en cas de cyberattaque de grande ampleur.
Zoé Pallier,
Le 25/08/2020
2 réflexions sur « TELETRAVAIL ET RISQUES »